3.6.2 Démence et déficit cognitif lié au vieillissement

Depuis ces 20 dernières années, de nombreuses recherches, inspirées de la psychologie cognitive notamment, se sont intéressées aux effets du vieillissement sur les performance cognitives. Ces recherches montrent une modification des performances cognitives associées à l’âge.

L’approche multifactorielle surtout pluridisciplinaire, a largement facilité, à mon sens, cette prise de conscience des chercheurs, et a contribué à s’écarter d’une conception exclusivement déficitaire du fonctionnement cognitif.

L’apport psychogérontologique clinique a contribué à y voir plus clair. Mais nous y reviendrons dans un autre chapitre. Il est clair aujourd’hui que l’importance des différences liées à l’âge, pour ce qui concerne le fonctionnement cognitif, varie en fonction de multiples facteurs et on peut citer :

Ce qui est mis en évidence, c’est l’idée d’une « plasticité cognitive » chez la personne âgée, et certains auteurs montrent que les mécanismes de cette plasticité sont les mêmes pour les sujets jeunes et âgés. C’est cette notion de plasticité qui motive la mise en place d’interventions ciblées, sur l’attention par exemple ou sur la mémoire épisodique. Mais, ce que l’on retient de la lecture des différents auteurs dans ce domaine, c’est la notion d’hétérogénéité des « types » cognitifs et la complexité des interactions entre les facteurs cognitifs, psychologiques, sociaux associés au vieillissement normal.

Les différentes études (M. Van Der Linden, 1991, 1994) ont montré que la démence de type Alzheimer ne se traduit pas forcément par une détérioration globale du fonctionnement cognitif, certains aspects pouvant être sélectivement affectés et d’autres non. Certaines données (B. Deweer, 1992 ; M.B. Dick, 1992 ; D.A. Fleischman et J.D. Gabrieli, 1998) indiquent que la mémoire procédurale (savoir-faire) et les systèmes de « représentation perceptive » (connaissance de la forme, de la structure des mots et des objets) sont relativement bien préservées. Dans le domaine de la mémoire épisodique, la mémoire épisodique motrice serait également intacte (M.B. Dick, 1992). Ces études favorisent l’idée d’amélioration possible de la performance cognitive de ces patients.

Différentes stratégies à visée réeducative et/ou psychothérapique ont ainsi été mises au point. Nous les citerons, ici, pour mémoire :

Toutes ces perspectives de soin sont fondées, au départ, sur le postulat que les patients déments souffrent des mêmes déficits cognitifs de base.