7.1.4 Mécanismes de défense

La perte des fonctions cognitives impliquées dans la démence ont été représentées comme la perte de fonctionnement de l’Ego et de la force menaçant la capacité du dément à faire face au stress (E. M. Krebs-Roubicek, 1989). En conséquence, au fur et à mesure que la maladie progresse, le dément peut ainsi être amené à utiliser de « plus primitifs mécanisme de défense » comme, par exemple, le déni, la projection, le déplacement et de là du clivage et de la régression narcissique (C. Hausman, 1992).

On peut prendre deux positions opposées concernant ce processus. Si on admet que les individus plus « préservés cognitivement », ont un plus haut niveau d’insight et de conscience de soi, alors la psychothérapie est seulement possible pour tous ses patients en début et en phase intermédiaire de démence.

A l' inverse, il peut être argumenté que le manque d'insight est la conséquence des mécanismes de défense (au sens psychanalytique) tels le déni ou le refoulement, qui servent à protéger le dément contre « les implications émotionnelles de leur maladie » (V. Cotrell et L. Lein, 1993 ; H. Verhey et al., 1993). La prise de conscience devient alors elle-même une réponse qui peut être influencée par l’entourage.

Toute intervention qui aspire à augmenter le « degré d'insight « doit procéder avec circonspection et avec la « conscience de la dynamique sociale « autour du dément (A. Verwoerdt, 1981). Non seulement on aurait à faire avec, initialement au moins, à une augmentation de l’insight, mais aussi à une « intensification des réactions émotionnelles » et sans le soutien d'autres personnes importante dans sa vie le dément ne peut probablement pas être capable de maintenir quelques progrès qui ont pu être obtenus (K. Solomon, P. Szwabo, 1992). En effet, il se pourrait que pour beaucoup de déments, le déni et la projection soient les seules réponses possibles aux pertes qu'ils ont expérimentées et à celles à venir.

Ainsi, et sans partager les conclusions pessimistes de B. Bonder (1994) qui tente de montrer que l’augmentation de conscience serait peu capable d’être aidante, le soin doit être conduit en pensant aux probables impacts de ce travail.