La psychopathologie

La psychopathologie, en tant que domaine de recherche, n’est entrée que récemment dans la sphère des disciplines relevant de la neuroscience cognitive (p.ex. Frith, 1992 ; voir aussi Van der Linden et al., 2000). Ce retard de la psychopathologie est probablement dû à deux facteurs. Le premier est que la psychanalyse a longtemps été le cadre dominant d’analyse des maladies mentales. Le second est que les dysfonctionnements cérébraux responsables de certaines pathologies sont encore mal identifiés. Cependant, l’analyse des pathologies mentales peut fournir des indices sur le fonctionnement cognitif normal, en particulier lorsque la démarche de la neuropsychologie est utilisée (voir Lechevalier & Eustache, 1994). Par exemple, et sans pour autant adopter un point de vue localisationniste, le fait que certains mécanismes soient atteints dans une pathologie donnée alors que d’autres restent intacts suppose une relative indépendance de ces mécanismes. L’étude de troubles émotionnels, telle que l’athymormie, a pu être abordée dans le cadre de la psychopathologie (voir Jouvent & Carton, 1994) et de la neuropsychologie (voir Habib, 1998b). Comme le soulignent Jouvent, Dubal et Pierson (1999, p. 78), dans une logique physiopathologique, ‘« la démonstration scientifique nécessite d’opérer un saut sémiologique : la description clinique ne peut plus se suffire du seul niveau du comportement et doit s’intéresser à ceux de la psychologie expérimentale.’ »

En adoptant cette approche, nous avons réalisé une étude chez des patients schizophrènes (Sander, Koenig, Georgieff, & Franck, en préparation).