La mémoire associative

La fonction principale de la mémoire associative est d’identifier un stimulus (voir Kosslyn & Koenig, 1995). La mémoire associative stocke des représentations dites amodales (i.e., qui peuvent être activées quelle que soit la modalité perceptive d’entrée); le stimulus est identifié lorsque l’entrée est appariée avec les traits de l’objet stocké. Ainsi, la mémoire associative permet l’identification et la dénomination. De plus, la mémoire associative permet d’apprendre de nouvelles associations (voir CF 10). Dans le cadre des traitements émotionnels, la mémoire associative permet l’interprétation d’un pattern d’état interne dans un contexte particulier, ainsi que l’identification d’une émotion. Le contexte est élaboré en mémoire associative selon les informations concernant la situation qui lui sont transmises par les systèmes perceptifs ainsi qu’en fonction des attentes et des buts de l’individu au moment où l’inducteur est évalué (voir CF 3-5, CF 10-15, CC 7). De plus, des informations top-down constituent un signal provenant de la mémoire associative en direction du sous-système d’activation de patterns d’états internes, reflétant ainsi le fait que les patterns d’états internes peuvent être activés en l’absence de stimuli externes (voir CC 2) . La mémoire associative est également le lieu d’associations liant des représentations extéroceptives et intéroceptives localisées dans différents sous-systèmes d’activation de patterns (visuels, auditifs...). Ces associations relient les représentations extéroceptives et intéroceptives qui étaient co-activées durant le traitement d’une situation donnée. Elles permettent donc la réactivation de patterns d’états internes sur la base d’entrées provenant des sous-systèmes impliqués dans les traitements extéroceptifs. Des données neurofonctionnelles montrent que le cortex ventromédian est une zone de convergence liant, d’une part, des informations de toutes les régions corticales sensorielles et, d’autre part, des informations provenant de structures biorégulatrices assurant l’homéostasie (voir CN 2). Ce cortex ventromédian pourrait donc jouer un rôle fondamental dans l’établissement d’un lien entre certains types de situations (grâce aux signaux provenant des aires sensorielles visuelles, auditives, etc.) et certains types d’états du corps. Des représentations associant certaines catégories d’objets ou d’événements avec des états somatiques agréables ou désagréables pourraient ainsi être élaborées. De telles représentations ont été qualifiées de « marqueurs somatiques » (Damasio, 1994) et leur implication a été suggérée dans la prise de décision (Bechara et al., 1997). Nous proposons donc que la partie de la mémoire associative dans laquelle ces représentions extéroceptives-intéroceptives sont implémentées soit le cortex ventromédian (voir CN 2).