Chapitre 4. Hypothèses : polarité-dépendance dans l’évaluation émotionnelle explicite et implicite

La partie expérimentale de notre travail doctoral a consisté à tester deux hypothèses qui nous sont apparues comme déterminantes dans notre réflexion théorique visant à établir un modèle des émotions (voir chapitres 2 et 3).

Précisément notre objectif était de tester :

  1. L’hypothèse de polarité dans l’évaluation émotionnelle (voir la contrainte computationnelle CC 4)

  2. L’hypothèse d’évaluation automatique (voir la contrainte computationnelle CC 5)

Nous avons choisi de tester ces deux hypothèses car elles permettent d’étudier la nature et le niveau de traitement des mécanismes impliqués dans l’évaluation de stimuli émotionnels. Identifier la nature des mécanismes computationnels impliqués dans l’évaluation émotionnelle ainsi que le niveau de traitement dans lequel ces mécanismes sont engagés est un objectif fondamental dans toute tentative d’élaboration d’une architecture fonctionnelle des émotions.

La validation de l’hypothèse de polarité serait un argument fort en faveur de la dissociation du sous-système d’activation de patterns d’états internes et du sous-système de génération d’instructions émotionnelles en sous-systèmes polarité-dépendants. Une telle dissociation est une caractéristique fondamentale du modèle.

Un débat s’est développé autour de l’hypothèse de polarité. Ce débat, présenté ci-dessous, a été choisi comme point d’encrage de la thèse avec la conviction que les méthodes et concepts de la neuroscience cognitive pourraient y contribuer. Ensuite, les arguments principaux suggérant que l’évaluation peut se produire dans un mode automatique seront présentés. Finalement, avant d’introduire la partie expérimentale, les principales hypothèses relatives à l’asymétrie hémisphérique des mécanismes émotionnels seront discutées.