Asymétrie hémisphérique des mécanismes émotionnels

Le débat le plus vif concernant les bases cérébrales des émotions concerne la question de la latéralisation des mécanismes émotionnels (voir Habib, 1998 ; Silberman & Weingartner, 1986). A la question « ‘Why should there be some lateralization of emotional processing in human?’  » posée par Rolls (1999, p.146), il est possible de répondre par la logique de l’évolution. En effet, si une fonction n’a pas besoin d’être représentée de façon bilatérale à cause de la topologie du corps, alors selon le principe de partage du travail (voir Kosslyn & Koenig, 1992), il est plus efficace de placer proches les uns des autres les groupes de neurones concernés par cette fonction. Un avantage du regroupement des neurones participant à la même computation est de minimiser la longueur des connexions entre ces neurones. La minimisation de la longueur des connexions, et par conséquent de la taille et du poids du cerveau, est considérée comme un avantage dans l’évolution des espèces.

Nous présentons ci-dessous les hypothèses principales qui orientent la littérature relative à la latéralisation hémisphérique des mécanismes émotionnels. Une première distinction peut être établie entre ces hypothèses. Ainsi, les quatre premières hypothèses que nous présentons soulignent les avantages au niveau hémisphérique, alors que les deux suivantes se placent au niveau des systèmes en insistant sur la spécificité cognitive de sous-systèmes latéralisés.