Procédure

Chaque participant était installé face à l’ordinateur de façon à ce que son visage repose de façon stable sur une mentonnière et que ses yeux soient situés à 57 cm de l’écran.

La consigne était présentée sur l’écran de l’ordinateur et également lue par l’expérimentateur. Celle-ci variait selon la main et le doigt de réponse qu’il était demandé au participant d’utiliser. Dans toutes les conditions, les participants répondaient avec une seule main et sur les touches « B » et « N ». Les facteurs « main de réponse » et « doigt de réponse » ont été contrebalancés.

La session expérimentale était divisée en deux phases, la première consistait à entraîner le participant à répondre de façon appropriée et la seconde constituait la partie expérimentale.

La phase d’entraînement comportait 100 essais, divisés en deux blocs de 50 avec une pause les séparant. Les mots « Agréable » ou « Désagréable » apparaissaient au centre de l’écran dans un ordre aléatoire contrôlé. Le contrôle consistait à s’assurer que le même mot n’était jamais présenté plus de quatre fois consécutives. Chaque essai était composé des étapes suivantes : un signal visuel d’attention (losange noir d’1cm de côté) au centre de l’écran pour une durée de 100 ms, un écran blanc durant 200 ms, puis soit le mot « Agréable » soit le mot « Désagréable », présenté jusqu’à ce que le participant réponde et finalement un écran blanc de 500 ms. Il était demandé au participant d’appuyer sur la touche correspondant au mot apparaissant au centre de l’écran le plus rapidement et le plus précisément possible. La main et les doigts utilisés étaient ceux utilisés ultérieurement pour la phase expérimentale.

Durant l’ensemble de la phase d’entraînement, la lumière principale était allumée et l’expérimentateur était présent dans la salle.

Pour la phase expérimentale, les participants étaient répartis en deux groupes : les photographies présentées à un groupe dans un champ visuel (groupe A) étaient présentées à l’autre groupe  dans l’autre champ visuel (groupe B). De plus, dans chaque groupe, la moitié des participants répondait avec la main droite et l’autre moitié répondait avec la main gauche. Le contrôle du facteur « doigt de réponse » imposait également qu’il y ait autant de participants répondant « Agréable » avec l’index et « Désagréable » avec le majeur que de participants répondant « Agréable » avec le majeur et « Désagréable » avec l’index.

Une fois la phase d’entraînement terminée, la consigne donnée aux participants était de répondre le plus rapidement possible en appuyant sur l’une des deux touches du clavier correspondant aux deux situations possibles : photographie agréable ou désagréable (tâche de jugement hédonique). L’attention des participants n’a jamais été attirée sur la présence de bordures.

L’ensemble des 96 stimuli expérimentaux sélectionnés lors du prétest a été divisé en deux sous-ensembles de 48 stimuli, chaque sous-ensemble reflétant la structure de l’ensemble.

À partir de ces deux sous-ensembles, la phase expérimentale a été constituée en deux blocs comprenant chacun 56 essais et entre lesquels une pause était proposée aux participants. Parmi ces 56 essais, les huit premiers étaient des distracteurs (fillers) et tous les suivants étaient des stimuli expérimentaux. Pour chacun des deux blocs, l’ordre de présentation des stimuli pouvait être qualifié d’aléatoire contrôlé dans la mesure où nous nous sommes assurés que jamais plus de quatre stimuli ayant une même propriété ne soient présentés successivement. Les propriétés évoquées ici sont la polarité émotionnelle, la configuration des bordures et le champ visuel.

Chaque essai débutait par un signal visuel d’attention au centre de l’écran restant 1000 ms. Ce signal était suivi d’un écran blanc durant 200 ms ; ensuite un point de fixation apparaissait au centre de l’écran pendant 500 ms, puis le stimulus était présenté pendant 150 ms. Ce dernier était suivi d’un écran blanc jusqu’à ce que le participant réponde et finalement l’essai se clôturait par un écran blanc de 1000 ms.

Le signal d’attention était un losange noir d’1 cm de côté, le point de fixation était le symbole « + ». Rappelons que le stimulus était composé, bien entendu, de la photo accompagnée de ses bordures dans un des deux champs visuels mais également du point de fixation au centre de l’écran. Le stimulus était présenté 150 ms afin de minimiser la probabilité que le participant ne produise une saccade oculaire en direction de la photographie.