2) Interprétation en termes d’un avantage hémisphérique droit

La seconde interprétation est fondée sur le fait que lorsque le participant effectuait la tâche de jugement des bordures, il effectuait potentiellement un double traitement à la présentation de chaque stimulus  : (1) le traitement explicite des bordures et (2) le traitement incident de la valeur émotionnelle. Dans ce cas, il est postulé qu’un ralentissement dans le temps d’exécution d’une telle tâche dans une modalité donnée par rapport au temps d’exécution de cette même tâche dans une autre modalité indique que le traitement incident s’est produit de façon plus marquée dans la première modalité.

Ainsi, le ralentissement dans le temps d’exécution de la tâche de jugement des bordures dans la modalité de présentation des stimuli négatifs à l’hémisphère droit par rapport à la modalité de présentation de ces stimuli à l’hémisphère gauche suggère un avantage hémiphérique droit dans l’évaluation implicite des stimuli négatifs.

De plus, le résultat obtenu est conforme à ce qui est prédit si l’on considère la seconde interprétation des résultats de l’Expérience 1.1. En effet, si l’hémisphère droit est supérieur dans l’évaluation des stimuli négatifs, alors il est attendu que la présence de ces stimuli ralentisse plus l’exécution de la tâche lorsqu’ils sont présentés à l’hémisphère droit que lorsqu’ils sont présentés à l’hémisphère gauche.

L’avantage hémisphérique droit dans l’évaluation automatique des stimuli négatifs est compatible avec l’hypothèse de l’hémisphère droit, l’hypothèse de valence, l’hypothèse d’activation antérieure asymétrique et l’hypothèse des niveaux de traitement.

Notons tout de même que le fait de ne pas avoir observé de biais de négativité relativise cette interprétation.