Procédure

Avant de participer à l’expérience, chaque participant remplissait un formulaire de consentement et un test de latéralité d’Edinburgh (adaptation du test de Oldfield, 1971).

Les consignes étaient expliquées par l’expérimentateur puis les participants étaient installés dans l’imageur.

Chaque participant a été testé durant deux sessions expérimentales indépendantes. Le même paradigme expérimental a été utilisé pour ces sessions. Seule la tâche variait d’une session à l’autre.

Durant la session pour laquelle l’évaluation était explicite, il était demandé aux participants d’effectuer un jugement hédonique sur les photographies présentées. Ainsi, dans cette condition, les participants devaient répondre le plus rapidement et le plus justement possible si chaque photographie présentée était agréable ou désagréable. La moitié des participants a répondu « agréable » avec l’index et « désagréable » avec le majeur alors que l’autre moitié a répondu inversement.

Durant la session pour laquelle l’évaluation était implicite, il était demandé d’effectuer un jugement de bordures sur les stimuli présentés. Ainsi, dans cette condition, les participants devaient juger le plus rapidement et le plus justement possible si les bordures encadrant chaque photographie étaient identiques ou différentes. La moitié des participants a répondu « même » avec l’index et « différent » avec le majeur alors que l’autre moitié a répondu inversement.

Pour les deux sessions, il était demandé aux participants de presser aléatoirement une des deux touches de réponse lorsque l’événement nul était présenté. En effet, un événement nul « actif » a été préféré à un événement nul « passif » (un point randomisé dans le temps au sein de la séquence de stimuli au cours duquel aucun événement stimulus n’est présenté, voir Burock et al., 1998). Nous avons fait ce choix car nous souhaitions qu’aucun des voxels présentés dans les cartes statistiques (spm) des effets principaux ne reflète l’activation évoquée par la réponse motrice. Ceci impliquait de postuler qu’une réponse hémodynamique serait générée dans les mêmes régions cérébrales motrices lorsque la réponse manuelle serait effectuée en réaction aux événements nuls et en réaction aux événements émotionnels.

L’ordre des sessions a été contrebalancé de sorte que la moitié des participants a commencé avec la session pour laquelle l’évaluation était implicite alors que l’autre moitié a commencé avec la session pour laquelle l’évaluation était explicite. Les participants sortaient de l’imageur durant approximativement 30 mn entre les deux sessions.

Chacune des sessions débutait par une phase d’entraînement comportant une suite de 50 essais. Chaque essai était constitué d’un point de fixation (+) présenté durant 500 ms suivi d’un mot présenté jusqu’à la réponse du participant. Ce mot était soit le mot « agréable » soit le mot « désagréable » pour la session durant laquelle l’évaluation était explicite, et soit le mot « même » soit le mot « différent » pour la session durant laquelle l’évaluation était implicite. La série d’essais était présentée en champ visuel central dans un ordre pseudo-aléatoire contrôlé de sorte que jamais plus de 4 stimuli identiques ne se suivaient. Durant cette phase, il était demandé aux participants d’appuyer sur la touche du boîtier correspondant au mot présenté. Cette phase d’entraînement avait pour but de s’assurer d’un bon apprentissage associatif entre le type de réponse attendu et la touche de réponse.

Après la série d’entraînement, les participants débutaient la session expérimentale. Le paradigme utilisé étant de type événementiel, il n’était pas nécessaire de distribuer les stimuli d’un même type dans un même bloc expérimental. Chaque session contenait 178 essais présentés dans un ordre pseudo-aléatoire contrôlé qui répondait à des contraintes (i) d’efficacité d’estimation de la réponse hémodynamique tenant compte des contrastes d’intérêt et (ii) d’attente d’un type d’événement de la part des participants. Ainsi, d’une part, l’ordre des événements a été calculé en utilisant une simulation de type Monté-Carlo pour que l’efficacité dans l’analyse des contrastes soit optimisé. Ce calcul a permis de générer des séquences potentielles. D’autre part, la séquence retenue vérifiait les contraintes d’attente selon lesquelles (i) jamais plus de 4 essais contenant des stimuli de même polarité ne se suivaient et (ii) jamais plus de 4 essais contenant des stimuli dont les bordures avaient le même type de configuration ne se suivaient. Toutes les 2000 ms, un signal provenant de l’imageur déclenchait un essai constitué d’un événement durant 1500 ms suivi d’un point de fixation durant 500 ms. L’intervalle inter-événements (i.e., l’intervalle entre le début d’un événement et le début de l’événement suivant du même type) était aléatorisé. L’intervalle inter-événements moyen était de 5760 ms (min = 2000 ms, max = 18000ms) pour les événements de type négatif et de 6240 ms (min = 2000 ms, max = 24000ms) pour les événements de type positif.

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Fig. 5.7 Exemple d’un essai utilisé dans les conditions d’évaluation explicite et d’évaluation implicite. Chaque événement (ici négatif dont les bordures sont identiques) était présenté durant 1500 ms puis suivi d’un point de fixation durant 500 ms.