Résultats

Des analyses comportementales ainsi que des analyses sur les données d’imagerie par résonance magnétique ont été effectuées.

Analyses comportementales

Une analyse de variance (ANOVA) sur les temps de réponse moyens ainsi que sur les nombres moyens de bonnes réponses a été effectuée avec la polarité (stimuli négatifs vs stimuli positifs) et la session (implicite vs explicite) comme facteurs. Pour la session dans laquelle l’évaluation était implicite, une réponse était correcte si le jugement de bordures était correct. Pour la session dans laquelle l’évaluation était explicite, une réponse était correcte si elle correspondait à la polarité attribuée par l’IAPS. Avant de moyenner les temps de réponse, les événements pour lesquels les participants avaient commis une erreur étaient exclus (15,9% d’erreurs dans la session pour laquelle l’évaluation était implicite ; 7,8% d’erreurs dans la session pour laquelle l’évaluation était explicite). De plus, pour chaque session, un élagage indépendant a été conduit sur les données de façon à remplacer les temps de réponse aberrants. Ainsi, pour chaque modalité du facteur polarité, un temps de réponse inférieur à 150 ms ou supérieur à deux fois la moyenne était remplacé par la moyenne. Dans l’ensemble, cet élagage a conduit à remplacer 0,5% des réponses dans la session pour laquelle l’évaluation était implicite et 0,1% des réponses dans la session pour laquelle l’évaluation était explicite. Notons que pour les analyses qui suivent, les effets non présentés n’étaient pas significatifs (p>.05 dans tous les cas).

Cette analyse a révélé que les participants étaient significativement plus lents et ont commis significativement plus d’erreurs en effectuant la tâche de jugement de bordures (respectivement, 1166 ms et 15,9% d’erreurs) qu’en effectuant la tâche explicite (respectivement, 771 ms et 7,8% d’erreurs), respectivement F(1, 9) = 208, p < .0001 pour les temps de réponse et F(1, 9) = 7.3, p < .03 pour le taux d’erreurs.

L’effet du facteur polarité sur le nombre de bonnes réponses n’était significatif pour aucune session, F(1, 9) < 1 pour les deux sessions. Notons que les participants ont jugé correctement la configuration des bordures pour 84,2% des événements négatifs et 84% des événements positifs durant la session pour laquelle l’évaluation était implicite. D’autre part, ils ont évalué correctement 92,3% des événements négatifs et 92,1% des événements positifs durant la session pour laquelle l’évaluation était explicite.

De plus, en moyenne sur les deux sessions, les participants répondaient significativement plus lentement aux événements négatifs (999 ms) qu’aux événements positifs (939 ms), F(1, 9) = 45.4, p < .0001. L’analyse a également révélé une interaction des facteurs « polarité » et «  session » sur les temps de réponse. Ainsi, le ralentissement dans le traitement des événements négatifs (1187 ms) par rapport aux positifs (1145 ms) pour la tâche de jugement de bordures était plus faible que pour la tâche de jugement hédonique (respectivement, 811 ms et 732 ms), F(1, 9) = 6.3, p < .04. Notons que, comme illustré dans la figure 5.8, ce ralentissement était significatif pour la tâche de jugement de bordures, F(1, 9) = 19.3, p < .003, ainsi que pour la tâche de jugement hédonique, F(1, 9) = 35.2, p < .0004.

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Fig. 5.8. Temps de réponse moyens des participants dans les conditions d’évaluation implicite et explicite en fonction de la polarité des stimuli. Un biais de négativité est obtenu dans les deux sessions.