Aires cérébrales polarité-dépendantes

Certaines aires cérébrales ont été activées, au seuil de P < 0.05 corrigé, par l’évaluation explicite d’un seul type d’événement émotionnel. Reproduisant un résultat de Lane et al. (1997b), le gyrus parahippocampique gauche a été activé par les photographies négatives mais pas par les positives. Le gyrus parahippocampique droit, ainsi que le gyrus temporal supérieur gauche ont été activés par les photographies positives mais pas par les négatives. Cependant, insistons sur le fait qu’il n’est pas prudent de proposer des conclusions fortes basées sur l’absence d’effet significatif. En effet, il est possible que des voxels qui n’ont pas atteint le seuil de significativité pour un type d’événement mais l’on atteint pour l’autre type aient, en fait, participé à l’évaluation des deux types d’événements. D’ailleurs, l’ensemble des aires qui ont été activées par l’évaluation des événements d’un type avec un seuil strict (P < 0.05 corrigé) ont également été activées par l’évaluation des événements de l’autre type avec un seuil moins strict (P < 0.005 non corrigé). De plus, aucune de ces aires n’a survécu aux contrastes directs comparant les réponses aux deux types d’événements émotionnels.

Deux résultats obtenus en testant l’hypothèse de polarité soutiennent le modèle d’activation antérieure asymétrique (voir Davidson, 1995). Premièrement, un contraste direct a révélé une région cérébrale polarité-dépendante : une région du gyrus frontal inférieur droit répondait plus aux stimuli négatifs qu’aux stimuli positifs. Ce résultat confirme les résultats obtenus par Canli et al. (1998) en utilisant un design de type bloc montrant que le gyrus frontal inférieur droit était plus activé par les stimuli négatifs que par les stimuli positifs. Le second résultat concerne l’interaction des facteurs « polarité » et « hémisphère » ainsi que la présence d’un nombre de voxels activés dans les gyri frontaux latéral et moyen droit plus élevé pour l’évaluation des stimuli négatifs que pour l’évaluation des stimuli positifs. De plus, l’étendue d’activation de ces gyri droit était plus vaste que l’étendue d’activation de ces gyri gauche pour l’évaluation des stimuli négatifs. Alors que l’ensemble de ces résultats était prédit par le modèle d’activation antérieure asymétrique, l’interaction « polarité » et « hémisphère » ne valide pas l’hypothèse de l’hémisphère droit.