Discussion

L’effet du facteur polarité sur les temps de réponse et sur le nombre de bonnes réponses observé chez le groupe de participants sains réplique les résultats obtenus à l’Expérience 1.1 : les participants évaluaient plus lentement et moins justement les stimuli négatifs que les stimuli positifs. Ainsi, le groupe de participants sains présentait le biais de négativité attendu sur les temps de réponse.

DT présentait, à l’instar des sujets sains, un biais de négativité pour les temps de réponse. Ce résultat est particulièrement intéressant compte tenu des plaintes cliniques exprimées par DT. En effet, ce résultat démontre que malgré ses plaintes concernant une absence d’émotions et une anhédonie, ce patient est capable d’évaluer les stimuli émotionnels et réagit normalement à l’asymétrie fonctionnelle des stimuli négatifs et positifs dans le cadre d’une évaluation explicite (i.e., le biais de négativité ; voir la discussion de l’Expérience 1.1).

En revanche, NG ne présentait pas de biais de négativité mais plutôt un « biais de positivité » pour les temps de réponse puisqu’elle évaluait plus lentement les stimuli positifs que les stimuli négatifs. Cette dissociation suggère que des mécanismes impliqués dans l’évaluation explicite des stimuli négatifs et positifs sont susceptibles d’être lésés différentiellement. Par conséquent, les résultats obtenus confortent l’hypothèse de polarité.