THESE présentée devant l’Université Lumière – LYON 2
Pour l’obtention du DIPLOME DE DOCTORAT(arrêté du 30 mars 1992)
présentée et soutenue publiquement le 19 Septembre 2002
PLASTICITE FONCTIONNELLE AUDITIVE CHEZ LE COCHLEO-LESE : ARGUMENTS PERCEPTIFS ET ELECTROPHYSIOLOGIQUES
Directeur de thèse : Pr Lionel COLLET
JURY :
Professeur Paul AVAN (Rapporteur)
Professeur Lionel COLLET
Professeur Roland DUCLAUX
Professeur Bruno FRACHET (Rapporteur)
Professeur François MAUGUIERE

RESUME

A l’occasion de ce travail, nous avons étudié chez le sujet cochléo-lésé la survenue de phénomènes perceptifs et neurophysiologiques en faveur d’une plasticité fonctionnelle du système auditif. Il est établi que les lésions de la cochlée peuvent induire dans le cortex auditif primaire une sur-représentation des régions cochléaires situées en bordure de la lésion. Une atteinte sélective dans la gamme des fréquences audibles, en augmentant la représentation centrale des fréquences adjacentes, devrait donc avoir des conséquences dans le traitement fin de l’information auditive. Nous avons mesuré les performances de discrimination fréquentielle de sujets malentendants dont les caractéristiques audiométriques différaient par la pente de la perte auditive et par le type d’atteinte (perte sur les fréquences aiguës, graves ou en encoche). Nos résultats montrent une amélioration des performances autour de la fréquence de coupure de l’audiogramme, quelque soit le type d’atteinte, lorsque la pente de la perte est suffisante. Dans une étude complémentaire, nous montrons que cette amélioration ne peut pas s’expliquer par des causes périphériques (utilisation d’indices de sonie, présence d’otoémissions acoustiques spontanées). Des arguments neurophysiologiques en faveur de la plasticité auditive de privation ont été fournis par le suivi de sujets implantés cochléaires binauraux : les potentiels évoqués électriques du tronc cérébral montraient une altération de la conduction nerveuse du côté où la durée de surdité avait été la plus importante. La question de la plasticité fonctionnelle auditive de réhabilitation a été abordée chez l’enfant implanté cochléaire. Une amélioration dans le temps des corrélations entre seuils du potentiel d’action électrique composite du nerf auditif et seuils psychophysiques a été observée. Ce travail n’est qu’un prélude à une meilleure compréhension des phénomènes de plasticité, gage de l’amélioration des stratégies de réhabilitation auditive.

PRINCIPALES ABBREVIATIONS

A1 : cortex auditif primaire

ANOVA : analyse de variance

CF : fréquence caractéristique

dB : décibel

DLF : seuils de discrimination fréquentielle (“ frequency difference limens”)

ERB : “Equivalent rectangular bandwidth” ou bande rectangulaire d’un filtre auditif

Fc : fréquence de coupure

GABA : acide gamma-aminobutyrique

HL : “ hearing level ”

IRM : imagerie par résonance magnétique nucléaire

ISI : intervalle inter-stimulus

MEG : magnéto- encéphalographie

ms : milliseconde

NRT : réponse neurale obtenue par télémétrie

OAEPs : otoémissions oacoustiques provoquées

OAESs : otoémissions oacoustiques spontanées

PEE : potentiels évoqués électriques

PAC : potentiel d’action composite

PAEC : potentiel d’action électrique composite

sec : seconde

SL : “ supra-threshold level ”

SPL : “ sound pressure level ”

SPLpe: “peak equivalent sound pressure level”

TEN : “Threshold Equalizing Noise” ou “bruit égalisateur de seuil”

ZMC : zone morte cochléaire