B - Les pré-requis : conception traditionnelle

La conception traditionnelle, apparue en 1925 aux Etats-Unis et ensuite en Europe, décrit comme "pré-requis" les différentes aptitudes nécessaires à l'enfant avant son apprentissage de la lecture et de l'écriture.

Dans le cas idéal, il faut que chacune de ces capacités soit arrivée au stade de la parfaite maturité pour aborder cet apprentissage. On distingue ainsi :

  • La maturité intellectuelle, qui comprend l'intelligence, la compréhension du symbolisme abstrait, la mémoire…;
  • La maturité du langage oral ;
  • La maturité socio-affective, qui s'étudie en observant le comportement, l'attention, la motivation, la concentration, le niveau d'élaboration des relations sociales ;
  • La maturité instrumentale, déterminée à partir de la discrimination visuelle et auditive, du sens des rythmes, du niveau de différenciation de la latéralité…

L'influence de ces divers aspects a donné lieu à de nombreuses recherches. Des corrélations significatives entre ces capacités et la réussite à certaines épreuves de lecture et d'écriture ont été relevées. Notons toutefois que chaque pré-requis se développe de façon individuelle ; ces facteurs arrivent à maturité à des moments différents du développement.

En outre, la plupart de ces facteurs sont liés, non pas à la réussite de l'apprentissage ou à la lecture elle-même, mais à la réussite d'un enseignement de la lecture, qui pose l'oralisation et le déchiffrage comme étape préalable et obligatoire à l'apprentissage.

Les pré-requis classiques et les pré-enseignements ne se justifieraient donc que par rapport à un certain enseignement. Ils n'auraient pas de rapport avec la lecture proprement dite et n'en seraient pas des préalables obligatoires.