Conclusion

Les facteurs clés de la langue se trouvent dans l'enfant et dans ses interactions avec des adultes fournisseurs d'informations, et non dans un quelconque matériel.

J. Foucambert avance que toute la signification fonctionnelle de la langue est présente chez l'enfant dès sa naissance. Dans sa valeur affective et relationnelle, la langue serait un constituant de son milieu de vie, comme la parole.

Il ajoute même que l'usage familial de la langue détermine la valeur sociale et la valeur de communication que le sujet accorde à la langue.

L'attitude positive des parents à l'égard de la langue écrite est également primordiale, car l'élève réagit à leur implication émotionnelle. Il voit que ses parents sont fascinés par leurs langues, et c'est cela qui lui donne envie de savoir lire pour partager leurs secrets.

Cependant toute acquisition est personnelle et procède d'une volonté d'arriver à un certain résultat, avec des moyens qu'on découvre soi-même. L'adulte peut seulement favoriser l'activité en fournissant les supports et stimuli nécessaires. L'enfant fait le travail sur les réalités qui lui sont offertes.

Toutes les considérations précédentes aboutissent à faire jouer à la famille un rôle déterminant dans la familiarisation quotidienne de l'élève avec l'écrit et avec ses différentes fonctions et usages.

La lecture-écriture est un acte intellectuel, culturel et social, et nous venons de voir que la litéracie résulte d'un apprentissage qui débute dès la naissance et dépend d'une multiplicité de facteurs.

Au delà de ce que le milieu familial de l'apprenant peut lui offrir et de la manière dont il le fait, il y a aussi le désir du sujet, sa relation au savoir et le sens qu'il donne à sa scolarité.

On peut admettre qu'il y a au moins trois modes d'existence de la motivation :

– est motivante l'activité qui, par son origine, a une signification pour l'enfant, celle qui assure la continuité avec son univers familier.

– à un second degré, il existe une mémoire qui nait de l'activité elle-même.

– la satisfaction, la joie qui sont une force pour d'autres recherches.

Dès le premier jour d'école et tout au long de l'année scolaire, il faudra tirer parti de ces trois modalités, pour éviter à chaque élève de vivre son apprentissage passivement.

Néanmoins, au vu des réponses obtenues dans cette partie, la première modalité ne sera satisfaite que chez peu d'entre eux pour les écrits en langue arménienne.

Le rôle des activités extra-scolaires autour desquelles l'enfant est amené à réfléchir et à tester ses hypothèses revêt pourtant une importance véritable pour la suite du processus d'apprentissage.