B. Les manières d'habiter

Le mode d'occupation des maisons dépend, pour une large part, du statut du logement. Selon la classification proposée par Daniel Roche et parfaitement applicable à la ville de Lyon, six cas sont possibles : la propriété, la location principale, la location, la sous-location, le logement chez l'employeur et la pension dans un garni ( 243 ). Chacune de ces situations détermine « un mode de relation à l'habitation » et pèse de tout son poids sur l'existence des hommes ( 244 ). Les connaître et évaluer leur part respective permettent donc de mieux comprendre certains aspects importants de la quotidienneté lyonnaise. Le logement, en effet, n'est-il pas au coeur de cette civilisation matérielle analysée par F. Braudel ( 245 ) ? Les procédures judiciaires, c'est vrai, ne constituent pas la source idéale pour mener ce type d'enquête. Plus de 80% de l'échantillon reste muet sur le statut du logement des plaignants et des personnes interrogées par la justice. Il est notamment difficile de séparer les propriétaires et les locataires, ou encore, d'estimer à sa juste valeur la pratique de la sous-location ou de la location principale. Cependant, malgré leurs insuffisances et leurs lacunes, les documents judiciaires fournissent des renseignements utiles qui éclairent sur les différents modes d'habitation.

Notes
243.

() Roche (D.), Le peuple Paris, op. cit., p. 107.

244.

() Roche (D.), Histoire des choses banales. Naissance de la consommation, XVIIème-XVIIIème siècle, Fayard, 1997, 329 pages, p. 96 et suivantes.

245.

() Braudel (F.), Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVème-XVIIIème siècle, Colin, 1979, 736 pages, T. I, Les structures du quotidien : le possible et l’impossible, pp. 301-376.