A. Fréquenter son voisin

L'afflux d'immigrants venus travailler dans la cité lyonnaise, le renouvellement de la main-d'oeuvre et le déménagement fréquent des familles à l'intérieur de la ville font de la maison un espace continuellement recomposé et transformé. Si une partie des Lyonnais - les artisans et les membres des classes supérieures principalement - s'installent durablement dans un immeuble, ils doivent cohabiter avec des éléments beaucoup plus instables. Pour autant, le voisinage compose-t-il une collectivité anonyme où ne coexisterait qu'une masse d'individus étrangers les uns aux autres ? Evidemment non. Les membres de la communauté entretiennent entre eux des rapports quotidiens, renforcés encore par l'exiguïté des constructions. Pour connaître et préciser la nature, la fréquence et les lieux où s'ébauchent ces relations de voisinage, deux directions de recherche ont été suivies. La première s'efforce de faire la part de ceux qui se connaissent et se fréquentent à l'intérieur de l'immeuble ou dans le quartier. La seconde cherche à circonscrire les lieux où se rencontrent les voisins et à définir les espaces autour desquels s'échangent et se commentent les potins ou les nouvelles du jour.