2. Les lieux de rencontres à l’intérieur des maisons.

Si la communauté de voisinage se retrouve fréquemment à l'extérieur des maisons qu'elle occupe, une partie importante de ses rencontres se déroule au sein même de l'espace habité et de ses dépendances. Selon le corpus, 42% de ces entrevues voient le jour à l'intérieur de l'immeuble, aux quatre coins du bâtiment. C'est que la configuration de la maison lyonnaise est singulièrement compliquée. Les appartements populaires s'ouvrent sur les voisins de palier, l'escalier, le corridor (ou l'allée d'entrée), la cour et la rue. Les espaces tracent un itinéraire enchevêtré, communiquent les uns avec les autres puis se rejoignent en des domaines qui canalisent l'essentiel de la sociabilité de l'immeuble. Plusieurs fois par jour, les habitants parcourent ces lieux familiers et s'y croisent. Grâce aux informations recueillies dans les procédures criminelles, il est possible d'esquisser une topographie de ces rencontres intérieures.

Tableau 19. Les lieux de rencontre entre voisins à l'intérieur de l'immeuble. Etude de 552 cas

Dans l'appartement du voisin

53%

Sur l'escalier

18%

Dans la cour

14%

Dans le corridor, sur le palier

7%

Dans l'allée

6%

Dans le grenier, la laverie ou la buanderie commune

2%

Se visiter entre voisins est une des attitudes les plus fréquentes et les plus banales. Les archives judiciaires gardent le souvenir de plusieurs dizaines de ces entrevues qui composent, au total, 53% des rencontres se déroulant à l'intérieur de l'immeuble. La grande majorité d'entre elles restent bien entendu inconnues tellement l'entreprise paraît naturelle et quotidienne. Voisiner est d'ailleurs un devoir dont chacun doit savoir s'acquitter au risque de froisser la communauté des voisins ( 528 ). Certains, parfois, dénaturent cette pratique ordinaire et amicale et la charge d’un sens tout différent. C'est ainsi, aux dires de Guillaume Gruffar, négociant bourgeois domicilié place de la Fromagerie, que le sieur Guy, tapissier, s'est introduit « chez lui sous prétexte de voisinage » pour tenter de séduire sa femme ( 529 ). Les visites trop nombreuses éveillent les soupçons du voisinage, surtout bien sûr quand elles s'effectuent en tête-à-tête, entre deux personnes de sexe opposé. Anne Vincent, voisine de Claude Jousserandot, expose au cours d'une procédure pour adultère qu'il est « ....de sa connaissance que la dame Jousserandot....avait des liens avec le sieur Durand fils lequel est venu très souvent la voir en l'absence de son mari....ledit Durand avait pris une chambre au quatrième étage où loge le plaignant situé précisément au dessus de la salle à manger, qu'elle a vu....la dame Jousserandot frapper au plancher de ladite salle avec un bâton et qu'alors le sieur Durand descendait ou qu'elle montait chez lui » ( 530 ). Ces situations restent marginales. Elles ne doivent pas masquer le lot des fréquentations ordinaires qui parsèment le cours du quotidien. Car s'il est une chose que les Lyonnais effectuent volontiers, c'est de s'introduire chez le voisin, question d'échanger quelques mots ou d'aller aux nouvelles. Poussée par une curiosité coutumière dont on appréciera ailleurs la pesanteur et les mouvements de résistance qu'elle suscite parfois, la communauté des habitants voit sa tâche facilitée par l'aisance relative avec laquelle elle peut pénétrer dans les appartements. Non pas que les serrures, les crochets ou les loquets de toutes sortes soient absents. Ils existent et servent à dissuader les gêneurs et les voleurs. Néanmoins, le logis ne semble jamais entièrement clos. Les murs laissent passer les bruits et certains locataires travaillent portes ouvertes : Anthelme Bozonat est maître menuisier. Il occupe un logement au premier étage et explique que « ....la profession qu'il exerce l'oblige à tenir la porte principale de son appartement ouverte....La veuve Colombet (sa voisine) l'accable d'injures....chaque fois qu'elle passe devant la porte » ( 531 ). Même chose pour Catherine Miège, une ouvrière en gazes, qui travaille chez son bourgeois et examine ce qui se passe sur la galerie du troisième étage grâce à une porte d'entrée béante ( 532 ).

Les irruptions chez autrui se succèdent et, à cet exercice là, rien ne sépare le comportement des hommes et celui des femmes. « ....Vers onze heures du matin, raconte Antoine Couder un maître tailleur, ....ayant entendu du bruit dans la maison, il monta et entra dans les appartements de la plaignante qui étaient ouverts et la trouva couchée.... » ( 533 ). Gabrielle Pascal, la femme d'un négociant, dépose qu'elle « ....est voisine de la plaignante (Philippine Genant)....dimanche....elle déposante pénétra chez la plaignante ayant ouvert la porte qui ne se trouvait dans ce moment là que fermée au loquet.... » ( 534 ). L'abondance des visites, la facilité avec laquelle on s'interpelle et on pénètre les uns chez les autres témoignent d'une grande familiarité entre les occupants de l'immeuble. Jean Perrayon passe une partie du dimanche à se « rafraîchir » chez son voisin ( 535 ). Mathieu Lucquet, compagnon fabricant en bas, passionné par les cartes, joue le soir avec un couple qui loge au dessus de chez lui ( 536 ). Cette convivialité semble disposer du temps de chacun et ne s'embarrasse guère des réticences que peuvent manifester, cà et là, les locataires. Les occupants de l'immeuble voisinent à tout moment de la journée, le matin comme le soir, et il est rare qu'on s'en plaigne véritablement. La femme Lagier descend chez sa voisine à 7 heures du matin pour lui remettre une pièce de toile à blanchir ( 537 ). Marguerite Dumaine, garde malade, vient chercher de la lumière chez le nommé Dupré, logé au même étage, à 11 heures du soir. Elle y trouve Jacques Tesserie, son « prévoisin » occupé à souper ( 538 ). Une fille blanchisseuse, Simone Carret, domiciliée à la Boucherie des Terreaux, raconte pour sa part : « ....aujourd'hui, entre dix heures et onze heures du soir, Charbonnier boucher à la Boucherie des Terreaux et un autre particulier sont montés dans....(son) domicile....sous prétexte de parler à la demoiselle Fourier qui demeure avec (elle)....Ayant tenu des propos déshonnêtes,...(elle) les engagea à se retirer » ( 539 ). Ces visites à répétition, subies plutôt que choisies, sont au centre de la vie quotidienne. Elles participent à l'édification d'une culture populaire, large, ouverte et très largement soumise à l'influence extérieure.

Parmi les rencontres dites « intérieures », 18% d'entre elles ont pour cadre l'escalier de la maison. Cette structure en pierre, véritable colonne vertébrale de l'immeuble, assure la desserte verticale des étages en raccordant le rez-de-chaussée au grenier. Les historiens de l'art ont évoqué dans leurs travaux sur l'habitat lyonnais les modifications qui ont affecté le plan de l'escalier au cours des siècles ( 540 ). L'ancien escalier en vis hors oeuvre, reliant les galeries de circulation construites autour de la cour et abrité dans une tourelle qui dépasse la ligne de faîte de la façade, disparaît à la fin du XVIIème siècle. Il est remplacé par l'escalier à volées droites et repos, inclus dans le corps de logis et éclairé par des baies rectangulaires ou des arcades généralement ouvertes sur la cour ( 541 ). On continue cependant à lui donner une forme de tour, jusque vers 1760 au moins, qu'on aménage parfois en salle pour l'étendage du linge ( 542 ). Enfin, contrairement aux périodes précédentes, les degrés ne débouchent jamais plus directement sur la chaussée mais sont accessibles par une allée disposée le long du mur mitoyen ( 543 ). Ces transformations ne concernent évidemment pas toutes les habitations lyonnaises. Des secteurs entiers de la ville ne subissent aucune modification notable du XVIème jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Sur la rive droite de la Saône, à Saint-Paul, Saint-Jean ou Saint-Georges, dans la presqu'île, à proximité de La Pêcherie ou de l'Hôtel-Dieu, des îlots de pauvreté se perpétuent ( 544 ). M. Garden a calculé qu'en dix ans, entre 1753 et 1762, 113 reconstructions seulement ont été effectuées, faubourgs exclus, ce qui correspond au renouvellement de 3,5% de l'ensemble immobilier lyonnais ( 545 ). Bien que le mouvement s'accélère dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle, c'est en définitive une petite partie des Lyonnais qui bénéficie de l'amélioration de l'habitat. Les autres continuent à arpenter des espaces à la configuration inchangée, propices aux rencontres et aux relations entre voisins.

La cage d'escalier est un microcosme qui vit au rythme des allées et venues des occupants de la maisonnée. Dès 7 heures du matin, Denise Chavassieux, domestique rue Saint-Jean, dévale les degrés pour aller puiser de l'eau ( 546 ). Le sieur Bouvanier, en se rendant au siège d'aisance vers 10 heures du soir, y croise son voisin du rez-de-chaussée, le dénommé Jean Claude Brunet ( 547 ). Jeannette Guinon, une brodeuse logée chez ses parents, « ....accompagnée de deux personnes....(descend) l'escalier de la maison qu'elle habite pour aller chez un voisin chercher....son père. En bas de l'escalier, elle....(voit) le nommé Duminge, commis du sieur Poumaril, négociant de la ville, qui loge au quatrième étage de la maison » ( 548 ). Des discussions s'engagent entre personnes de position sociale inégale mais que rapproche pourtant une même soif de potins. Antoine Marie Naudeau, procureur aux cours de Lyon, s'entretient avec sa voisine revenderesse, sur les marches, au premier étage ( 549 ). La domestique du sieur Perret, commère avec la femme Dutrech, épouse d'un chirurgien réputé ( 550 ). L'escalier résonne de voix, de rires ou d'injures. Des cris retentissent et suscitent l'intervention immédiate du voisinage. « ....le scandale fut si grand qu'en quelques minutes, la cour et l'escalier de la maison furent remplis d'une multitude qui accourut....(ainsi que) la garde » racontent dans leur plainte deux locataires voisins ( 551 ). C'est que l'escalier apparaît comme une véritable caisse de résonnance où l'on se rassemble dès qu'il y a un incident. Certains locataires se réunissent sur les paliers, criant à la cantonnade des propos outranciers : « ....une fille nommée Monde causa du haut de l'escalier de la maison occupée par la plaignante avec les nommées Milan, Dervieux et Buisson et dit de la plaignante Elle ne sera pas contente que nous ne l'ayons frappée. Elles applaudirent.... » ( 552 ). D'autres n'hésitent pas à apostropher le voisinage pour le prendre à témoin des malheurs qui les accablent : ainsi, par exemple, l'épouse de Jean Baptiste Daverède qui montre à tous ceux qui la croisent sur l'escalier la trace des coups infligés par un mari cruel ( 553 ).

Cet espace saturé d'activités et de mouvements se définit encore comme un territoire largement ouvert sur le monde du travail et l'extérieur de la maison. Les commis des magasins foulent les degrés pour livrer leurs marchandises à quelques clients voisins. Pierre Fond, affaneur, apporte de l'eau à la dame Laffray, une bourgeoise de la rue Juiverie, afin de tremper une lessive ( 554 ). Suzanne Ruffard, maîtresse tailleuse, rencontre sur l'escalier l'épouse de Raymond Villard, domiciliée quelques rues plus loin, qui lui apporte de l'ouvrage ( 555 ). Les compagnons du sieur Quidam quittent leur logement de bon matin pour se rendre dans l'atelier du maître, situé rue Longue, au cinquième étage d'une maison ( 556 ). Toute la journée, l'animation et le va-et-vient sont tels qu'il est vain d'espérer agir en cachette ou tromper la vigilance de la maisonnée. Le sieur Jacquet l'expérimente à ses dépens : pour éviter la saisie de son vin, ce mauvais payeur, tente de transférer ses tonneaux dans une cave voisine; « ....pendant ce temps la femme Jacquet était au haut de l'escalier de la maison pour surveiller si on venait ». Las! Ce mouvement n'échappe à personne et huit témoins viendront déposer en ce sens devant le tribunal de la Sénéchaussée criminelle( 557 ). Point de passage obligé, espace des rencontres quotidiennes, l'escalier est un lieu que l'on observe attentivement car il est un peu le prolongement et l'écho d'une vie domestique dont l'intimité ne se cache pas toujours derrière des portes hermétiquement closes. « ....sur environ midi, rapporte la veuve Maussin, montant l'escalier de la maison qu'elle habite ainsi que les parties, elle ouit beaucoup de bruit dans le domicile de la femme Richard qui disait à la plaignante qu'elle était une garce, une putain....qu'elle menait sa fille chez les juges trousser son cotillon pour se les rendre favorable.... » ( 558 ). Dans l'interpénétration constante du public et du privé, les degrés occupent une place à part : disposés au coeur de l'espace construit, à la croisée de tous les cheminements, ils voient converger tout ce que la maison abrite comme tensions, rumeur et activités. C'est donc sans surprise qu'on verra le voisinage défendre ici une grande partie de sa crédibilité et de son honneur.

Après l'escalier, la cour joue un rôle important comme lieu de rencontres entre voisins puisqu'elle voit se dérouler 14% des entrevues ayant pour cadre l'intérieur de la maisonnée. La contribution mobilière de 1791, en livrant des mesures précises, permet d'évaluer la superficie des cours lyonnaises dans un cas sur trois. Un calcul réalisé sur les maisons de la presqu'île rend compte de la grande diversité des situations rencontrées à travers la ville.

Graphique 13.
Graphique 13.

Les cours lyonnaises sont, en règle générale, de dimension réduite. Sur les six sections qui composent la presqu'île, dans la délimitation révolutionnaire, cinq fournissent des chiffres ( 559 ). Ils permettent de calculer la superficie moyenne des cours lyonnaises qui s'élèvent à 74 m2( 560 ). Nombreuses, cependant, sont celles qui occupent une superficie inférieure. 56,8% ont moins de 36m2 et 19,5% seulement sont supérieures à 80m2. Des différences sensibles d'ailleurs sont perceptibles selon les quartiers.

Tableau 20. La superficie moyennes des cours selon les quartiers.

Noms des sections

Superficie moyenne des cours

Nord-Ouest

75 m²

Nord-Est

104 m²

Hôtel-Commun

41 m²

Halle aux blés

35 m²

Fédération

263 m²

La section de la Fédération est celle qui possède les cours les plus vastes. Deux raisons expliquent cette singularité. Les hôtels de l'aristocratie, nombreux dans cette partie de la ville, disposent d'une surface au sol importante occupée non seulement par les bâtiments proprement dits mais encore par des cours et des dépendances souvent substantielles. L'hôtel de la veuve Dalbon, par exemple, sis rue Sainte-Hélène, dispose d'un jardin égal à 1328 m2 pour une surface totale estimée à 1667 m2. La demeure des frères de Fleurieux, rue Boissac, recouvre une superficie égale à 1333m2 dont plus de la moitié est absorbée par la seule cour. D'autre part, dans cette section, de nombreux immeubles de la compagnie Perrache sont en construction. L'importance des terrains non encore bâtis majore la proportion des maisons à grande surface et tranche avec la situation des quartiers du centre où l'espace est beaucoup plus restreint. Si l'on observe en effet les sections qui recouvrent le territoire de la presqu'île, des portes de la Croix-Rousse jusqu'à la place Bellecour, on est frappé par l'étroitesse des cours hormis le secteur du Nord-Est où les nouvelles constructions du quai Saint-Clair, symétriques et régulières, contribuent à aérer le quartier. L'étroitesse et l'irrégularité des parcelles sont issues d'un découpage ancien, souvent réutilisé à l'identique au cours des siècles. Elles limitent considérablement la place disponible et engendrent un tissu urbain aux mailles serrées dans les zones les plus anciennes. Par souci de rentabilité, la partie réservée à l'habitation occupe l'essentiel de l'espace parcellaire au détriment, notamment, de la cour qui se réduit peu à peu à un usage utilitaire. Si l'on s'en tient à la situation la plus habituelle, la cour est placée entre deux corps de logis. Elle assure d'abord l'éclairage et l'aération indispensables des bâtiments construits en fond de parcelle. Elle permet ensuite aux rues de communiquer les unes avec les autres et constitue ainsi un point central vers lequel convergent les célèbres « allées qui traversent » ou traboules lyonnaises. Enfin, la cour, parsemée de nombreux magasins, hangars ou écuries, abrite aussi la pompe, les latrines, la buanderie et le puits dont l'utilisation, en principe, est réservée aux occupants de la maisonnée selon des règles que les baux à loyer stipulent parfois.

Les fonctions et les usages multiples de la cour font de ce lieu un emplacement incontournable dans l'économie de l'immeuble. L'épouse du sieur Moussel s'y rend pour nettoyer du linge et profiter de la buanderie commune ( 561 ). La demoiselle Girardin, domestique au service d'une actrice, utilise le cabinet des commodités de la maison Fulchiron rue Lafond, installé en fond de cour ( 562 ). De tous les déplacements, la corvée d'eau est sans doute le plus contraignant car il s'effectue plusieurs fois par jour. Guillaume Genevois, maître fabricant en bas, retrouve en allant à la pompe deux de ses voisines en train de se quereller ( 563 ). Catherine Gaudin, couseuse de bas, raconte dans sa déposition que « ....mardi dernier entre neuf et dix heures du matin....(sa voisine de palier) parlait avec elle qui dépose; la femme Miège vint chercher un seau à une pompe qui est dans la cour de ladite maison où ils sont tous locataires....et leur tint quelques mauvais propos.... » ( 564 ). Comme toutes les maisons ne sont pas équipées de puits ou de pompe, certains habitants doivent s'approvisionner dans les immeubles adjacents. La femme d'Urbain Perrier va puiser de l'eau « ....dans un puits dépendant de la maison du sieur Goiffier qui sert de confins à celle qu'elle habite » ( 565 ). Cependant, pour préserver autant que possible la tranquillité de l'immeuble, quelques cours sont fermées à clé et leur accès limité aux seuls locataires. Claude Lagrange, loueur de chevaux rue Puits du Sel, raconte dans sa plainte « ....hier à neuf heures du soir il a fermé selon l'usage la porte de la cour de la maison où il demeure et qui sert de fermeture aux écuries....(pour) prendre de l'eau....(il y a) une citerne qui est au fond de la cour » ( 566 ). Ce territoire aux dimensions modestes ne dessine pas toujours un enclos aux contours bien précis. Les fenêtres des bâtiments construits en fond de parcelle le surplombent et il est parfois ceinturé par des galeries extérieures. Les locataires y promènent leur regard, recueillant en écho le bruit des rumeurs et des injures. Antoine Perra, chandelier, possède un atelier dans la cour d'un immeuble sis petite rue Tupin. Catherine Coste, une de ses voisines, témoigne qu'elle « ....était sur le balcon de la maison qu'elle habite et qui a vue sur la cour où travaille le sieur Pera. Elle vit celui-ci ouvrir précipitemment la barrière qui communique à l'escalier et ouit crier un instant après....au secours à l'assassin » ( 567 ). La présence de nombreux ateliers encombre la cour d'une multitude d'objets et d'ustensiles tels que des planches de bois, des barriques de vin, de la paille, des outils....D'autre part, les fonctions commerçantes du rez-de-chaussée amènent toutes sortes de personnes étrangères à l'immeuble. Elles occasionnent de nombreuses allées et venues jusqu'à la fermeture des portes de l'immeuble. Au total, la diversité des usages de la cour, les services communs qu'elle abrite, la surveillance dont on l'entoure, tout concourt à faire de cette portion de l'immeuble un lieu stratégique où se forge une partie des relations de voisinage. Pour parler comme E. Le Roy Ladurie, elle compose « un foyer de sociabilité globale » réunissant les deux sexes et tous les âges de la vie ( 568 ).

A l'intérieur de l'immeuble, dans la topographie des rencontres quotidiennes, l'allée d'entrée (ou le coridor) arrive en cinquième position avec 6% des occurrences. Ce passage, on le sait, a pour fonction d'assurer la desserte horizontale de l'immeuble en conduisant à la cour et à l'escalier. Il est fermé, le plus communément, par une porte piétonne sumontée d'une imposte. Seules, les demeures cossues disposent de portes cochères qui permettent la circulation des voitures et des équipages. Ce couloir peut être placé au centre de la façade et encadré par des arcs de boutiques. Il peut être aussi situé le long du mur mitoyen. Tous les soirs, à heure fixe, l'allée d'entrée doit être verrouillée par le locataire principal afin de garantir la tranquillité et la sécurité des occupants de l'immeuble ( 569 ). Cette disposition cependant ne suffit pas toujours à dissuader les vagabonds et les indésirables. Jean Terrasson, écuyer et propriétaire rue Puits Gaillot, se plaint de ce que des inconnus crochètent la porte d'entrée de sa maison à l'aide de fausses clés et passent la nuit dans l'allée ou dans la cour ( 570 ). Les vagabonds sont toujours tenus pour responsables de ces effractions et le rejet qu'ils suscitent s'accentue encore aux périodes de récession. « Il est notoire, lit-on sur un procès-verbal établi par le Lieutenant Général de la Sénéchaussée et daté de mars 1790, que dans la maison Fulchiron rue Lafond, des mendiants courant les rues le soir pour chanter se sont souvent introduits dans la cour et dans le cabinet d'aisance quand la porte d'allée avait été laissée ouverte.... » ( 571 ).Ce qui inquiète surtout la communauté des habitants, c'est le vol dont se rendent coupables les errants et les déclassés. Une porte mal fermée ou une allée qui reste ouverte pendant la nuit accroît les risques de cambriolage. Pierre Chamard, maître perruquier, « ....n'a pas fermé la porte de l'allée attendu les glaces qui y régnaient. Des malfaiteurs descendirent jusqu'à la porte de sa cave, brisèrent le montant et enlevèrent deux cruches pleines d'huile d'olive.... » ( 572 ). Les vols avec effraction ou les visites des caves sont des entreprises essentiellement nocturnes. La journée en effet, l'allée d'entrée reste étroitement surveillée par le voisinage, ce qui décourage en général les voleurs, même les plus hardis. Cette vigilance ne ralentit ni n'empêche le va-et-vient des habitants du quartier. Les commerçants, les artisans, les commis empruntent les allées d'entrée pour livrer leurs marchandises aux locataires. Les membres de tous les corps de métiers utilisent d'autant plus régulièrement cette voie de passage qu'elle « traboule » souvent et relie les îlots d'habitation entre eux. Claude Despan, maître maréchal, loge quai de Retz. « ...il demeure dans une maison dont l'allée traverse de dessus le quai dans la rue Grolée. Les bouchers de la Boucherie de l'Hôpital passent continuellement dans l'allée de la maison avec des boeufs, des chevaux quoique ce passage ne soit destiné que pour les gens à pied.... » ( 573 ). En parcourant l'allée d'entrée quotidiennement, en sillonnant celle des immeubles voisins, les habitants du quartier intègrent cet espace à leur propre territoire et en usent comme s'il était le leur. C’est ainsi que certains, le plus naturellement du monde, viennent s’y « soulager ». Les locataires s'en plaignent parfois comme le sieur Rousselon, négociant rue des Trois Marie  : « ....en rentrant de son domicile à dix heures moins le quart après le souper, donnant le bras à son épouse il entendit du bruit dans l'allée de la maison dont il occupe le premier étage. Un particulier urinait et tacha la robe de sa femme.... » ( 574 ). Au cours de la journée, d'autres mouvements encore secouent le couloir d'entrée et en font un lieu très animé. Les habitants du quartier s'y retrouvent et bavardent à l'instar de Josèphe Merle, coiffeuse, qui discute avec Thomas Renaud, son voisin, ou de la femme Jusserand qui raconte à son frère les derniers ragots de la maison ( 575 ). En rentrant chez eux, les locataires des immeubles y croisent des consommateurs éméchés ou des individus, le visage marqué par les coups. De fait, ceux qui ont des comptes à régler savent aussi qu'ils peuvent assouvir leur vengeance en traînant leur ennemi dans l'allée : l'obscurité aidant, il est facile de corriger un calomniateur ou un insolent. L'épouse de Joseph Plante, garde malade, est fortuitement témoin d'une rixe opposant plusieurs hommes : « ....elle passait dans la rue Paradis vers une heure de relevée, elle vit Felix oncle et neveu arrêter le plaignant....le faire entrer de force dans une allée où ils le terrassèrent. En sortant de l'allée le plaignant avait la tête ensanglantée et la veste déchirée » ( 576 ). A côté de ces usages fréquents et quotidiens, l'allée protège d'autres types d'activités, guère plus licites. Elle est parfois au coeur d'une circulation souterraine d'argent comme en témoignent certains récits. L'épouse du sieur Duter est créancière des soeurs Papet, ses voisines. Elle « ....les rencontra lundi soir dans l'allée de la maison, leur demanda le payement de sa créance; elles prétendirent que ce n'était pas dans une allée qu'elle devait demander son payement....(et) invitèrent la plaignante de monter chez elles.... » ( 577 ). De même, la rétribution de certaines tâches, notamment de celles qu'accomplissent en chambre et sur commande les femmes et les filles célibataires, s'effectuent parfois dans le couloir, au bas de l'escalier. Invitée par un passant à aller prévenir une de ses voisines blanchisseuse, Antoinette Joannard « monte chez ….(la blanchisseuse) et lui dit que quelqu’un l'attendait en bas de l'escalier pour lui donner de l'argent. (Elle)….se hâta de descendre.... » ( 578 ). D'autres échanges, tout à fait clandestins ceux-là, se déroulent dans l'allée, à l'abri des regards indiscrets. De nombreux objets ou vêtements volés, sont écoulés en catimini, moyennant quelques deniers. Dans sa déposition, Marie Magdeleine Gaillard, gargotière, explique qu'elle a vu dans la matinée « ....Chantelobe prêt à entrer dans une allée avec la femme Giraud et aperçut très distinctement qu'il portait un paquet enveloppé dans un mouchoir....il fut arrêté par la garde aussitôt après.... » ( 579 ). Mais le regard du voisinage se laisse rarement surprendre. Il a tôt fait de déceler ces entrevues prohibées et les dénonce parfois aux autorités.

A l'exemple de ce qui a été tenté pour l'extérieur de l'immeuble, il est possible de s'interroger sur la répartition par sexe de tous ceux qui se rencontrent à l'intérieur de la maison. Sur un total de 551 rencontres qualifiées « d'intérieures », mettant en présence 1276 individus, le nombre des femmes s'élèvent à 803 (soit 63%) et celui des hommes à 473 (47%). Le monde féminin se déploie donc d'abord dans les maisons d'habitation et autour du foyer domestique, ce qui n'exclut pas, comme cela a été dit, qu'il soit largement ouvert sur l'extérieur. Cette observation générale demande à être précisée de même que doivent être localisés les emplacements où se déploient les sociabilités masculines et féminines.

Tableau 21. Répartition par sexe des rencontres entre voisins à l'intérieur de l'immeuble.
Lieux de rencontres Nombre de rencontres Pourcentages femmes
Pourcentages hommes

Dans le logis du voisin

277

61%

39%

Sur l’escalier

118

72%

28%

Dans la cour

52

45%

55%

Dans l’allée

44

71%

29%

Dans le corridor, sur le palier

49

62%

38%

Dans le grenier commun, la lavanderie ou la buanderie commune


11


91%


9%

Ces chiffres témoignent qu'à l'évidence certains lieux sont d'occupation essentiellement féminine : la buanderie, la lavanderie, le grenier, le corridor, l'escalier, l'allée et, dans une moindre mesure, la cour constituent des pôles autour desquels les femmes se retrouvent ordinairement. Non pas que les hommes en soient entièrement exclus. Ils parcourent eux aussi ces espaces tous les jours et y côtoient le voisinage. Cependant leur présence s'avère moins régulière, plus rapide surtout, à la différence de leurs conjointes qui y demeurent beaucoup plus longtemps. C'est que l'intérieur de l'immeuble est avant tout le territoire des femmes, celui où leur présence s'impose normalement. La figure de l'épouse, gardienne du domicile conjugal, n'est pas seulement un cliché, cher aux moralistes du XVIIIème siècle ( 580 ). Elle est une réalité que l'archive judiciaire impose à l'historien. Campée sur le seuil de la porte de son appartement ou sur une galerie attenante, la femme lyonnaise veille au domaine habité par la famille, attentive aux remous de la maisonnée. Les conversations de pas-de-portes sont nombreuses et suscitent toujours la curiosité des voisines, soucieuses de connaître ce qui se raconte. « ....la femme du plaignant, dépose Antoinette Rivière une ouvrière en gaze, étant au devant de la porte de son domicile et ayant une explication avec la fille Roche elle déposante vit que la nommée Pernon Dard s'approcha et la regarda sous le nez, que la femme du plaignant lui ayant dit qu'il était toujours le même la fille Pernon lui donna aussitôt un violent soufflet.... »( 581 ). Ces discussions qui, parfois, tournent mal se nourrissent de commérages mais aussi de scènes qui ont été lorgnées à la dérobée. Marie Monetton, domestique rue Mulet, rapporte que « ....sur environ quatre heures de relevée étant sur la porte de l'appartement de son maître au troisième étage....elle vit descendre le sieur Jacques Figniel fils cadet tenant à la main un balai.... » ( 582 ). La galerie de l'immeuble, parce qu'elle a vue sur l'escalier et sur la cour, est un poste d'observation privilégié. De nombreux témoignages féminins évoquent ce domaine frontière situé à mi-distance entre un espace domestique, jamais entièrement circonscrit, et le territoire commun de l'immeuble : « ....elle se trouvait sur la galerie de la maison qu'elle habite, rapporte l'épouse du sieur Rive un ouvrier en soie, elle ouit la nommée Buisson coiffeuse dire voila la borgne la bossue qui monte, qui prétend faire manger une écuelle d'argent mais tu n'en viendras pas à bout.... »( 583 ).

Que l'activité féminine ait pour cadre premier l'intérieur de l'immeuble, cela n'est guère contestable. Les femmes sont dans tous les lieux et en tous temps, occupées à mille travaux quotidiens. La petitesse des logements, l'absence de commodités obligent à sortir de chez soi pour aller chercher de l'eau ou du feu. Certaines tâches, notamment celles qui concernent le lessivage et le blanchissage du linge, incombent toujours aux femmes. A tour de rôle et sous la surveillance active du locataire principal, elles utilisent la buanderie construite dans la cour ou, à défaut, le grenier commun ou la lavanderie équipée d'un fourneau et d'une chaudière. D'autres opérations de nettoyage requièrent encore l'énergie féminine, celle des domestiques principalement mais aussi celle des femmes du peuple : ce sont toutes les corvées d'entretien, prescrites par les réglements municipaux et concernant les espaces communs de l'immeuble, à savoir l'escalier, la cour, l'allée d'entrée, les latrines et le corridor ( 584 ). L'épouse du sieur Tardy, charpentier rue Paradis, nettoie les escaliers et le corridor qui mène à ses appartements «  de façon à se rendre utile aux voisins » ( 585 ). Plus aisée sans doute, la femme d'un bourgeois de la rue Juiverie ordonne à l'une de ses domestiques de décrotter les parties communes : « ....conformément aux ordonnances de Monsieur le Lieutenant de Police, elle a fait balayer et jeter de l'eau dans la cour, l'allée et l'escalier qu'elle fit laver....pour le bien général et la santé de tous les locataires de la maison.... » ( 586 ). Toutes ces activités témoignent d'un univers féminin qui ne se cantonne pas au domaine familial, stricto sensu. Pour les besoins du ménage, les femmes parcourent invariablement l'itinéraire de la maison, multipliant les occasions de rencontres et de bavardage. En allant chercher de l'eau, Jeanne Bonnet croise dans le corridor une locataire de l'étage et engage une discussion qui s'achève par des insultes ( 587 ). La veuve Lafite, faiseuse de pantalons, dialogue avec quelques-unes de ses voisines en nettoyant les degrés à sept heures du matin ( 588 ). Toutes ces relations quotidiennes qui se nouent entre femmes résultent de ces cheminements quotidiens effectués au sein de l'immeuble et de ses dépendances. S'il fallait saisir l'image dominante des Lyonnaises à la veille de la Révolution, c'est sans conteste autour du domaine familial, à proximité des espaces où s'entremêlent vie privée et vie collective qu'il faudrait chercher : maîtresses dans leur foyer, les épouses connaissent aussi les démélés et les affaires privées du voisinage mieux que quiconque, et cela grâce aux nombreuses conversations de pas-de-porte, d'allée ou de buanderie. Cette double orientation de l'existence féminine - à la fois tournée vers l'intérieur et l'extérieur du foyer domestique- est un trait tout à fait important. Elle annonce, en partie, le rôle capital que joueront les femmes dans les solidarités ou les soubresauts qui traverseront la communauté des locataires.

Au terme de ce chapitre, plusieurs des aspects de la socialisation des Lyonnais se sont dégagés. Les archives judiciaires ont dévoilé des attitudes et des comportements qui permettent de mieux appréhender la réalité du voisinage. Cette lecture s'est opérée en deux directions. Elle a permis tout d'abord de reconstituer quelques-unes des relations entre voisins, non seulement en mesurant la part et le niveau socio-économique de ceux qui se connaissent au sein du quartier, mais encore en questionnant les gestes et les signes qui disent l'appartenance à la communauté. Elle a autorisé ensuite l'établissement d'un catalogue des espaces habituels dans lesquels s'inscrivent ces relations journalières. Ce faisant, toute une série de structures sociables est apparue qui permet de comprendre les façons dont se nouent les rapports entre voisins dans les lieux du quotidien.

Le premier enseignement qu'il importe de retenir, c'est qu'en dépit du brassage et du renouvellement des populations, des départs et des emménagements éphémères, le voisinage constitue un référent, un pôle essentiel sous les yeux duquel Se déroule une partie de l'existence. Non seulement les habitants de la rue et, dans une moindre mesure du quartier se connaissent et se fréquentent, malgré l'écart des fortunes, mais encore ils savent reconnaître et repérer les leurs, grâce à des signes lisibles par tous.

D'autre part, et c'est le second enseignement, ce processus d'identification et d'authentification s'élaborent autour de quelques endroits stratégiques. Ceux-ci, aisément discernables, sont autant d'espaces où foisonnent les sociabilités. Certaines sont globales, mettant en présence des individus de tous sexes et de tous âges. Ainsi, à l'extérieur de l'immeuble, la voie publique favorise-t-elle le mélange des individus et voit-elle se dérouler une large part des relations entre voisins. Les femmes arpentent le pavé au même titre que les hommes tandis que les enfants, difficiles à saisir à travers les seules archives, bondissent çà et là, reliant l'intérieur et l'extérieur de la maison. D'autres sociabilités, en revanche, sont beaucoup plus typées et n'impliquent pas les sexes de la même manière. Le cabaret lyonnais est ainsi un foyer essentiellement masculin. Inversement, le bateau-lavoir demeure sous contrôle féminin. A l'intérieur de l'immeuble s'échaffaudent d'autres relations. Formant un domaine mi-clos, à la fois tourné vers la maison et ouvert sur le pavé, l'espace habité est au coeur des échanges et des contacts journaliers. Les locataires s'y retrouvent et, de ces multiples rencontres quotidiennes, naissent des relations de familiarité. Les femmes sont ici chez elles et leur sociabilité s'épanouit dans différents domaines d'action comme la corvée d'eau, l'entretien de l'immeuble ou le nettoyage du linge. Ces activités spécifiquement féminines correspondent à des lieux définis, le pas-de-porte, l'escalier, la cour ou la lavanderie commune qui sont autant d'espaces de rassemblement et de dialogues. C'est pourquoi, d'emblée, les femmes apparaissent au coeur du dispositif de la communication de l'immeuble et composent un vecteur essentiel dans la transmission des nouvelles. La réalité masculine est autre. Moins présents dans le dédale de la maison que leurs épouses, les hommes, pourtant, ne sont pas absents de l'immeuble. Leur sociabilité se déploie ailleurs. Au cours de la journée, on les rencontre à proximité des espaces où s'accomplissent les gestes du travail, auprès de la cour ou des ateliers. D'ailleurs, si le domaine strictement réservé au labeur est rare, les fonctions commerçantes et artisanales de la maisonnée associent souvent un voisinage de métier et un voisinage d'immeuble. D'où l'émergence de nombreuses solidarités masculines appelées à jouer un rôle important dans la vie du quartier.

Il existe, bien sûr, d'autres sociabilités, masculine ou féminine, propices aux rencontres entre voisins : celles, par exemple, qui se déploient à l'heure des vêpres, de la messe dominicale ou autour d'un défunt. Les archives judiciaires les mentionnent cependant trop peu souvent pour qu'on puisse les inclure de façon significative dans un tableau des relations quotidiennes. Il en sera d'ailleurs question dans d'autres développements.

Notes
528.

() Cf. première partie, chapitre 1, C, 2.

529.

() Arch. dép. Rhône, BP 3458, 7 août 1779.

530.

() Arch. dép.Rhône, BP 3436, 17 février 1777.

531.

() Arch. dép. Rhône, BP 3524, 13 août 1788.

532.

() Arch. dép. Rhône, BP 3556, 9 juillet 1790.

533.

() Arch. dép. Rhône, BP 3532, 8 octobre 1789.

534.

() Arch. dép. Rhône, BP 3471, 14 mars 1781.

535.

() Arch. dép. Rhône, BP 3455, 6 avril 1779.

536.

() Arch. dép. Rhône, BP 3463, 10 avril 1780.

537.

() Arch. dép. Rhône, BP 3496, 23 novembre 1784.

538.

() Arch. dép. Rhône, BP 3436, 6 février 1777.

539.

() Arch. dép. Rhône, BP 3453, 4 janvier 1779.

540.

() Gattefossé( F.), op. cit., p. 62.

541.

() Cette disposition est encore visible dans les secteurs de la ville les plus anciennement urbanisés: c'est le cas, par exemple, sur la rive droite de la Saône, des habitations de la rue Saint-Jean, numéros 36 à 58.

542.

() Cottin (B.), op. cit., donne l'exemple du 15 rue Lanterne.

543.

() Cottin (B.), op. cit., p.43.

544.

() Bayard (F.), Cayez (P.) (sld), op. cit., pp. 9-20.

545.

() Garden (M.), op. cit., p. 14.

546.

() Arch. dép. Rhône, BP 3458, 30 septembre 1779.

547.

() Arch. dép. Rhône, BP 3482, 21 décembre 1782.

548.

() Arch. dép. Rhône, BP 3526, 3 novembre 1788.

549.

() Arch. dép. Rhône, BP 3458, 30 septembre 1779.

550.

() Arch. dép. Rhône, BP 3454, 22 mars 1779.

551.

() Arch. dép. Rhône, BP 3462, 17 février 1780.

552.

() Arch. dép. Rhône, BP 3457, 27 juillet 1779.

553.

() Arch. dép. Rhône, BP 3511, 21 novembre 1786.

554.

() Arch. dép. Rhône, BP 3480, 26 juin 1782.

555.

() Arch. dép. Rhône, BP 3513, 4 janvier 1787.

556.

() Arch. dép. Rhône, BP 3510, 28 octobre 1786.

557.

() Arch. dép. Rhône, BP 3514, 17 avril 1787.

558.

() Arch. dép. Rhône, BP 3520, 23 mai 1788.

559.

() Le découpage des sections ne tient pas compte de l’ancienne division en paroisses ou en quartiers. Il se présente ainsi : Le Nord-Ouest s’étend de la place des Terreaux à la Croix-Rousse – côté ouest - et de la Saône à la Grande-Côte, le Nord-Est de la place des Terreaux à la Croix-Rousse – côté est – et de la Grande Côte au Rhône. Entre les Terreaux et Bellecour, la presqu’île est divisée en 3 secteurs : ce sont, du nord au sud, l’Hôtel Commun, la Halle aux blés et l’Hôtel-Dieu. Enfin, la section de la Fédération s’étend de la place Bellecour au confluent.

560.

() La section de l'Hôtel-Dieu ne contient aucune indication de surface.

561.

() Arch. dép. Rhône, BP 3531, 26 septembre 1789.

562.

() Arch. dép. Rhône, BP 3538, 2 mars 1790.

563.

() Arch. dép. Rhône, BP 3437, 7 juillet 1779.

564.

() Arch. dép. Rhône, BP 3471, 4 avril 1781.

565.

() Arch. dép. Rhône, BP 3531, 21 septembre 1789.

566.

() Arch. dép. Rhône, BP 3462, 3 février 1780.

567.

() Arch. dép. Rhône, BP 3471, 11 avril 1781.

568.

() Le Roy Ladurie (E.), Montaillou, village occitan de 1294 à 1324, Gallimard, 1975, 640 pages, p. 399.

569.

() Cf. première partie, chapitre1, B, 3, a.

570.

() Arch. dép. Rhône, BP 3454, 27 février 1779.

571.

() Arch. dép. Rhône, BP 3534, 2 mars 1790.

572.

() Arch. dép. Rhône, BP 3454, 17 février 1779.

573.

() Arch. dép. Rhône, BP 3508, 14 juillet 1786.

574.

() Arch. dép. Rhône, BP 3464, 1er mai 1780.

575.

() Arch. dép. Rhône, BP 3475, 5 décembre 1781.

576.

() Arch. dép. Rhône, BP 3478, 3 février 1782.

577.

() Arch. dép. Rhône, BP 3516, 22 juin 1787.

578.

() Arch. dép. Rhône, BP 3511, 2 novembre 1786.

579.

() Arch. dép. Rhône, BP 3459, 21 octobre 1779.

580.

() Hufton (O.) in Duby (G.) et Perrot (M.), (sld), Histoire des femmes en Occident, Plon, 1991, 557 pages, T. III, XVIème-XVIIIème siècles, pp. 27-57.

581.

() Arch. dép. Rhône, BP 3535, 4 mai 1790.

582.

() Arch. dép. Rhône, BP 3537, 22 septembre 1790.

583.

() Arch. dép. Rhône, BP 3457, 27 juillet 1779.

584.

() Cf. première partie, chapitre 1, B, 3, b.

585.

() Arch. dép. Rhône, BP 3536, 28 juillet 1790.

586.

() Arch. dép. Rhône, BP 3480, 26 juillet 1782.

587.

() Arch. dép. Rhône, BP 3454, 22 février 1779.

588.

() Arch. dép. Rhône, BP 3454, 8 mars 1779.