B. La loi du groupe.

Si l’unité du voisinage se manifeste par de nombreuses tentatives de conciliation destinées à ramener la paix et la concorde dans le quartier, elle se traduit aussi par une certaine hostilité à l’égard de tous ceux qui troublent l'ordre communautaire. Au quotidien, on s’efforce d’éloigner les individus qui bafouent le pacte social. Ce rejet est d'autant plus fort que la cohésion du groupe est grande et qu'on évolue dans « une société d'interconnaissance » où les comportements de chacun sont transparents ( 853 ). Sont particulièrement visés les hommes et les femmes dérogeant aux codes de conduite qui règlent la vie collective. Parmi eux, se trouvent les prostituées, les femmes de « mauvaise vie », les marginaux, les indésirables en tous genres mais aussi les couples dont le mariage n'a pas reçu l'agrément de la communauté. Le voisinage se mobilise alors pour montrer sa réprobation ou pour mettre un terme au scandale qui menace l'harmonie du quartier.

Notes
853.

() L'expression est tirée de l’ouvrage de Bourin (M.), Durand (R.), op. cit., p. 139.