2. Les rites de solidarité et de censure sociale.

Une autre forme de contrôle social engage les membres de la communauté : ce sont les rituels de censure et de dérision qui sanctionnent les mariages désapprouvés ou les écarts à la morale commune. Par commodité et conformément aux indications du grand folkloriste A. Van Gennep, on les regroupera sous le terme de « charivari ». Ils s'appliquent aussi bien aux mésalliances, aux (re)mariages désavoués par la collectivité en raison d'une trop grande différence d'âge entre les époux qu'aux défaillances individuelles (l'adultère féminin notamment) ( 902 ). Au XVIIIème siècle, de telles coutumes subsistent partout en France - et en Europe - bien qu'elles soient l'objet d'une répression de plus en plus rigoureuse de la part des autorités politiques et religieuses ( 903 ). Entre 1776 et 1790, une dizaine de charivaris lyonnais sont enregistrés dans les archives judiciaires de la Sénéchaussée criminelle et par les archives communales ( 904 ). Encore ne s'agit-il ici que de la partie émergée du phénomène puisque seules ont subsisté les affaires qui ont mal tourné ou qui ont donné lieu à une action en justice. C'est dire si ces pratiques demeurent vivaces dans la cité lyonnaise. Jadis apanages des fraternités de jeunesse ou des abbayes joyeuses - telle l'abbaye des basochiens, de Maugouvert ou de la rue Mercière - les mécanismes de régulation de l'ordre matrimonial et sexuel continuent à exister, bien que de façon plus informelle que par le passé ( 905 ). Ils donnent lieu à des manifestations bruyantes et sonores qui se déroulent selon un scénario bien rodé. Un convoi burlesque de « charivariseurs », comme les nomme A. Van Gennep, défilent au son des trompes, casseroles, grelots, chaudrons qu'entrecoupent des cris stridents et des huées. Les participants encerclent le logis des victimes en faisant un chahut considérable, affublés parfois d'oripeaux ou de masques pour ne pas être reconnus ( 906 ). L'évènement mobilise la communauté toute entière qui trouve là l'occasion de rire et de se défouler. « Etant à table avec sa compagnie, explique un maître doreur qui s'est marié le matin même, plusieurs personnes attroupées des deux sexes, tant dans l'allée que dans l'escalier de la maison de son domicile....(ont fait) un charivari et un bruit....considérable avec des poelons et autres instruments....(ont chanté) des chansons indécentes et ....(ont) jeté des pierres à sa fenêtre dont il a été atteint ainsi que sa compagnie....Plusieurs autres voisins faisaient également aux fenêtres de leur domicile charivari et chantaient des chansons fort indécentes » ( 907 ). En principe, le charivari dure jusqu'à ce que les organisateurs aient obtenu un dédommagement, c'est-à-dire quelques pièces de monnaie ou un verre de vin. Mais souvent, il faut à la fois payer et offrir à boire, ce qui peut susciter des mécontentements. Des charivaris tournent mal parce que les victimes refusent de verser la somme rituelle ou parce qu'elles n'acceptent pas d'être ridiculisées devant le voisinage. Cette intrusion de la collectivité dans un domaine que l'on commence à définir comme strictement « privé » - le mariage, la morale sexuelle – débouche, partout en France sur une augmentation du nombre de plaintes dans la seconde partie du siècle ( 908 ). Un certain modèle de censure et de contrôle social reflue peu à peu même si le processus n'en est encore qu'à ses débuts. Pour l'heure, la pression communautaire reste forte et sanctionne toujours les infractions au code de l'alliance conjugale.

Les historiens et les anthropologues ont donné au charivari différents types d'explications ( 909 ). Les uns y voient une façon de protester contre la décision d’une veuve ou d’un veuf d’épouser une célibataire et une façon d'apaiser l'âme du défunt. D’autres y décèlent plutôt l'exécution de rites de passage qui installent les nouveaux mariés dans le groupe des adultes. Certains, enfin, retiennent surtout du charivari une condamnation des remariages, parce que ces derniers compromettent les intérêts des descendants du défunt ou qu'ils dérobent un conjoint possible à la communauté ( 910 ). Au vrai, le charivari est un rite qui sanctionne à la fois les mariages mal assortis, les remariages et les adultères. Il dénonce aussi bien les couples que les victimes bafouées ou trompées par leur conjoint. C'est le cas, par exemple, de la coutume fameuse dite de la « course de l'âne » où le mari cocu parcourt les rues du quartier le visage tourné vers la queue de la bête ( 911 ). Si, pour la période étudiée, aucun cas de chevauchée sur l'âne n'a été exhumé, le rite existe toujours. Il subsiste aussi dans les mémoires comme l'attestent les propos du dénommé Fayet, un peyrollier, qui menace son collègue de le faire « promener sur l'âne » s'il ne se montre pas plus ferme à l'égard de sa femme ( 912 ).

L'arme des « charivariseurs », la seule dont ils usent véritablement, reste celle de la dérision ou de la moquerie. Elle est une façon de signifier au coupable qu'il est exclu du groupe. Il sera réintégré lorsqu'il aura racheté son appartenance à la collectivité par une contribution symbolique ( 913 ).

Les bruits, les instruments dissonnants, les objets utilisés à contre-emploi ou exhibés symboliquement composent autant d'éléments traditionnels, caractéristiques de ce chahut rituel. Selon les cas et la façon dont les victimes réagissent, il peut prendre une forme bon enfant ou, au contraire, manifester une certaine cruauté. Dans une plainte déjà évoquée, un menuisier de la rue des Flandres raconte le charivari dont lui-même et son épouse - une femme enceinte de 6 mois - ont été l'objet le jour de leur mariage. Après la bénédiction nuptiale et le repas de noces, le couple s'apprête à rentrer chez lui. Seulement « ....dans la maison qu'ils occupent il existe une allée qui traverse au milieu de laquelle est une cour. Plusieurs quidams avaient fait un phantôme de paille....auquel ils mirent le feu. Ils ne s'en tinrent pas là : ils se rendirent à la porte du domicile du suppliant à laquelle ils attachèrent des cornes de cerfs ou de boeufs avec des clous. Ils passèrent par le trou de la chatière un chat qu'ils venaient de tuer auquel ils attachèrent de la paille; de là ils furent chercher un enfant de douze ans à qui ils donnèrent 12 sous pour mettre le feu soit au fantôme de paille qui était dans la cour soit à la paille qui entourait le chat qu'ils avaient fait passer par la chatière dans la chambre du suppliant....Le suppliant courut sur le champs chez le Commandant....qui donna....des ordres pour arrêter les coupables....et fit arrêter la femme du sieur Jambe et Toinon toutes deux blanchisseuses. De retour à son domicile il trouva sa femme morte et prête à expirer....Elle était enceinte de 6 mois et dans cette malheureuse situation elle accoucha d'un enfant mort qui ne parut pas donner le moindre signe de vie » ( 914 ). On retrouve dans cette longue plainte les traits propres au charivari : l'atmosphère de mascarade et de carnaval (le mannequin enflammé), la violence des protagonistes, le feu purificateur ou vengeur, les objets à connotation sexuelle (les cornes, symbole du cocuage). La présence d'un chat, écorché puis brûlé, n'étonne pas non plus. En effet, dans un livre célèbre, R. Darnton a montré combien les chats pouvaient jouer un rôle important dans certains charivaris ( 915 ). En Bourgogne, par exemple, les jeunes gens aiment se moquer des cocus en martyrisant les félins jusqu’à les faire hurler ( 916 ). Les « courimauds » de Saint-Chamond poursuivent à travers les rues un chat auquel ils ont mis le feu ( 917 ). A Metz, on jette dans les flammes des chats vivants ( 918 ). Toutes ces tortures constituent un divertissement commun aux cultures populaires de l'Europe moderne. Elles renvoient à la forte valeur symbolique de l'animal. Le félin évoque la sorcellerie et il est sensé être doté d'un pouvoir occulte ou satanique. Le chat représente aussi la sexualité et ses dérivés : la fertilité, le viol, le cocuage. Dans la plainte évoquée ci-dessus, les participants cherchent à censurer par le vacarme la conduite d'une jeune fille enceinte et à ridiculiser le mari cocu (ou en passe de le devenir). La sauvegarde de l'ordre communautaire passe par une véritable mise en scène du désordre. D'où la cacophonie et les dissonnances destinées à souligner les manquements aux règles de la vie sociale. Si le charivari a pour fondement les relations de voisinage, il faut également noter la place importante tenue par les femmes, ici une mère de famille et une jeune célibataire. Leur intervention (et plus tard, leur interpellation) au côté des « charivariseurs » montre qu'elles agissent comme si elles s'estimaient garantes de l'honneur de toutes les femmes du quartier. De plus, en s'engageant en première ligne, elles affichent leur propre intégrité et gagnent par là même un surcroît d'estime de la part des voisins.

Du charivari à l'émeute, il n'y a qu'un pas assez vite franchi. E. Le Roy Ladurie, Y.-M. Bercé et M. Baktine ont bien montré que la fête populaire contenait les germes de la rébellion ( 919 ). Le chahut peut se métamorphoser en mouvement protestataire et déboucher sur des affontements sociaux selon un schéma qui se renouvelle souvent de manière identique. Au départ, une petite troupe bruyante et goguenarde manifeste contre le remariage « hors norme » d'un couple installé dans le quartier. Puis, rapidement, au vacarme et aux obscénités d'usage, succèdent les invectives ou les menaces qui visent les nouveaux mariés aussi bien que les autorités. Les gardiens de l'ordre sont alors envoyés sur place pour prévenir tout désordre. Par un retour prévisible des choses, ils deviennent à leur tour la cible de la foule qui entend bien ne pas se soumettre sans avoir combattu. « ....le sieur Jean Garnier et son épouse, lit-on dans le procès-verbal d'un sergent de guet, vinrent se plaindre contre plusieurs particuliers qui s'attroupaient tous les soirs et chantaient devant leur porte ce qui ne tendait rien moins qu’à troubler leur tranquillité, y étant apostrophés et hués par tous les jeunes gens du quartier." Pour faire cesser ce tohu-bohu le sergent décide d'intervenir. Prudent, il se fait accompagner de dix soldats et d'un huissier, attendu que le quartier en question - celui de Pierre-Scize – «  ....est un quartier républicain où l'on essuie les rébellions les plus violentes ». Parvenus sur les lieux « ....nous y avons trouvé un attroupement de plusieurs particuliers à nous inconnus du nombre de 15 qui paraissaient hivres, lesquels blasphémaient et se colletaient....(....) ....nous avons entendu un scandale de plusieurs personnes et nous avons oui distinctement que l'on chantait une chanson, nous rappelant seulement des mots il faut se venger du guet. » Menacée, l'escouade cherche à s'emparer des perturbateurs : « ....on parvint à arrêter quelques uns de ces particuliers savoir le nommé Antoine Arguillier crocheteur, Michel Berthet ouvrier en soie.... Blaise Roux, Jean Louis Catin qui tous étaient armés de pierres et qui poursuivaient le guet.... » ( 920 ). Ce type de témoignage montre bien que la frontière entre réjouissance populaire et subversion est toujours ténue. Il révèle aussi la manière dont les voisins entendent régler les désordres sexuels ou conjugaux : entre eux, à l'écart des autorités dont ils refusent l'immixion.

Qui fait charivari ? Les jeunes gens surtout qui, plus que quiconque, veillent à l'ordre matrimonial et conjugal ( 921 ). Trois quarts d’entre eux eux habitent l’immeuble ou dans le quartier de leurs « victimes ». Le quart restant demeure à proximité du pennonage. A quels groupes sociaux appartiennent-ils? A la « canaille » prétend J.-B. Thiers à la fin du XVIIème° siècle ( 922 ). Aux milieux les plus divers rétorque au siècle suivant l'Encyclopédie ( 923 ). Les quelques indications contenues dans les archives permettent de mieux identifier les auteurs de charivaris.

Tableau 29. Les organisateurs des charivaris. Le sexe. Etude de 27 cas.

Hommes

Femmes

16

11
Tableau 30. Les catégories sociales. Etude de 27 cas

Journaliers

Artisans

Professions féminines

Autres activités

Activité non communiquée

3

8

6

2

8

Les « charivariseurs », s'ils sont majoritairement des hommes comptent également dans leur rang de nombreuses femmes. Une part non négligeable d'entre elles sont d'ailleurs des jeunes filles célibataires qui s’estiment garantes, avec les autres femmes, de l'alliance et de la bonne moralité des voisins. D'autre part, les participants appartiennent surtout au monde de l'artisanat, apprentis, compagons et maîtres confondus. Il est donc inexact de ne voir dans le charivari qu'une manifestation « populacière » dont le petit peuple serait l'aiguillon. En fait, son usage s'est maintenu de façon beaucoup plus large, en particulier dans les milieux à forte sociabilité. Comme l'explique N. Z. Davis dans l'analyse qu'elle fait d'un charivari survenu à Lyon en 1688, celui-ci offre une «occasion de divertissement et une forme d'expression de la solidarité » ( 924 ). Elle témoigne aussi d'une volonté de contrôle, chère à la société lyonnaise, pour tout ce qui regarde les conduites domestiques.

Notes
902.

() L'opinion populaire « s'insurge s'il existe entre (les nouveaux mariés)....une disproportion marquée, soit qu'un vieux épouse une très jeune fille, ou une vieille un très jeune garçon....Le charivari se fait surtout si un veuf épouse une très jeune fille ou une veuve un garçon trop jeune....D'autre part le charivari....(est également organisé) pour les maris battus par les femmes, ou se conduisant dans leur ménage d'une manière plutôt féminine que masculine....Charivari encore aux filles qui délaissent un amoureux estimé par ses compatriotes pour épouser un homme plus riche, trop âgé ou étranger ;aux filles qui mènent une vie déréglée; aux fiancées qui se présentent enceintes à la bénédiction nuptiale en voile blanc....aux femmes mariées convaincues d'adultère; aux filles qui ont un homme marié pour amant; aux maris cocus » Van Gennep (A.), op. cit., pp. 527-532.

903.

() Très hostile au charivari et aux débordements qu’il occasionne, La Poix de Fréminville, par exemple, l’assimile à une « injure » et en donne la définition suivante : « Le charivari est un bruit confus fait par des gens de bas étage avec des poêles, bassins, chaudrons et autres meubles propres à faire du bruit, avec des huées et des cris, pour faire injure à quelqu’un qui se marie et épouse une personne de grande disproportion d’âge ; et particulièrement lorsque ce sont des secondes noces » in Dictionnaire ou Traité de la police générale des villes, Bourgs, paroisses et Seigneuries de la Campagne, Paris, 1758, 588 pages, V° Charivari, p. 142. Suspecté de vouloir jeter le ridicule sur le mariage, le charivari est considéré comme un « cas royal » par l'article 11 de l'Ordonnance de 1670. Le Consulat l'interdit par l'ordonnance du 7 septembre 1729, article XV (FF. 09, Arch. comm. Lyon, 7 septembre 1729). L'Eglise le condamne sévèrement dans ses statuts synodaux (statuts synodaux de Lyon de 1321, 1326, 1577) Cf. Lebrun (F.), Croyances et cultures dans la France d’Ancien Régime, Le Seuil histoire, 2001, 304 pages, pp. 146-147.

904.

() A.M.L. ,série FF 50 Charivaris, Bruits nocturnes.

905.

() Duby (G.), (Sld), Histoire de la France urbaine, op. cit., p. 182.

906.

() Van Gennep (A.), op. cit., p. 529.

907.

() Arch. comm. Lyon, FF 050, 25 mai 1777.

908.

() Ariès (Ph.) et Duby (G.) (Sld), op. cit., p.43.

909.

() Une bonne présentation des différents points de vue in Le Goff (J.), Schmitt (J.-C.) (Sld), Le Charivari, Actes de la table ronde organisée à Paris (25-27 avril 1977) par l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales et le Centre National de la Recherche Scientifique, Mouton, 1981, 444 pages.

910.

() Levi Strauss (Cl.), Le cru et le cuit, Plon, 1964, 403 pages, pp. 343-344.

911.

() Fournel Dans son Traité de l'adultère, Paris, 1778, 135 pages, p.59 explique que ce rite consiste à « promener sur un âne, le visage tourné vers la queue, le mari qui ....(accuse) sa femme d'adultère....Cette méthode....(décrit) un principe....à savoir que le mari est toujours la cause ou éloignée ou proche des infidélités de sa femme »

912.

() Arch. dép. Rhône, BP 3531, 18 août 1789.

913.

() Le Goff (J.), Schmitt (J.-C.) (sld), op. cit., p. 19.

914.

() Arch. dép. Rhône, BP 3455, 19 mai 1779.

915.

() Darnton (R.), Le grand massacre des chats. Attitudes et croyances dans l'ancienne France, Laffont, 1985, 282 pages, pp. 75-99.

916.

() Ibid., p. 82.

917.

() Ibid., p. 83.

918.

() Ibid.,p. 83.

919.

() Le Roy Ladurie (E.), Le carnaval de Romans. De la Chandeleur au mercredi des Cendres, 1579-1580, Gallimard Folio histoire, Edit 1986, 426 pages. Bercé (Y.-M.), Fête et Révolte. Des mentalités populaires du XVIème au XVIIIème siècle, Hachette, 1976, 253 pages. Bakhtine (M.), L'oeuvre de Rabelais et la culture populaire au Moyen âge et sous la Renaissance, Gallimard, 1990, 471 pages.

920.

() Arch. dép. Rhône, BP 3484, 1er juillet 1782.

921.

() Ariès (Ph.), Duby (G.) (Sld), op. cit., pp.556-559. Voir aussi Muchembled (R.), L'invention de l'homme moderne, culture et sensibilité en France du XVème au XVIIIème siècle; op. cit., pp. 293-315 et Gutton (J.-P.), « Reinages, abbayes de jeunesse et confréries dans les villages de l'ancienne France » in Cahiers d'histoire, 1975, n° 4, Tome XX, pp. 443-453

922.

() Thiers (J.-B.), Traité des jeux et des divertissements qui peuvent être permis ou qui doivent être défendus aux Chrétiens selon les règles de l’Eglise et le sentiment des pères, Paris, 1686, 481 pages.

923.

() « Ce n'est pas seulement la canaille et les gens de nulle importance qui s'amusent à faire des charivaris, c'est bien souvent un divertissement de jeunes gens de famille; et le motif qui les y conduit est plus souvent une pétulance toute pure ou une joie folâtre et portée à la malice » in Supplément à l'Encyclopédie ou dictionnaire des sciences, des arts et des métiers par une société de gens de lettres, Amsterdam, 1776, 933 pages, T. II, p. 330.

924.

() Le Goff (J.), Schmitt (J.-C.) (Sld), op. cit., p. 209.