La répartition par sexe des comparants, responsables, d'après les accusations consignées dans les plaintes, de mauvais traitements sur la personne d'un voisin se présente de la façon suivante :
Femmes |
Hommes |
37% dont mariées : 25% célibataires ou veuves : 12% |
63% |
Celle des plaignants, victimes de coups ou de sévices corporels s'établit ainsi :
Femmes |
Hommes |
55% dont mariées : 34% célibataires ou veuves : 21% |
45% |
De ces deux tableaux, il ressort tout d'abord que la violence est une composante du jeu social à laquelle il est bien difficile d'échapper puisque chacun, homme ou femme, s'y trouve confronté. Volontairement ou non. Qu'elle soit provoquée ou subie, la brutalité s'impose à toutes et à tous, témoignant d'un mode de sociabilité masculin et féminin largement imbriqué. Comment, du reste, pourrait-il en être autrement lorsque l'on se souvient des multiples occasions de rencontre, des nombreux espaces de fréquentation communs aux Lyonnaises et aux Lyonnais ( 1208 ) ? Pour autant - et c'est le second enseignement qu'on peut dégager de ces chiffres - sur le front de la violence entre voisins, des différences sensibles d'attitude et de comportement se dessinent selon les sexes : c'est ainsi que les hommes en constituant à eux seuls 63% des comparants - mais 45% seulement des plaignants - remportent incontestablement la palme de la brutalité. A l'inverse, les femmes, plus vulnérables sans doute que leurs homologues masculins, sont aussi plus nombreuses à subir des mauvais traitements (55%). Elles se montrent également moins agressives et ne composent guère plus du tiers des personnes poursuivies par la justice. A noter que dans le nombre, 12% sont des veuves ou des filles célibataires.
Ces observations générales méritent d'être précisées En particulier, il est intéressant d'examiner l'attitude des comparants masculins puis féminins pour établir à l'encontre de qui - ou plutôt duquel des deux sexes - se déploie leur agressivité.
Contre des hommes 54% |
Contre des femmes mariées 27% |
Contre des filles celibataires ou des veuves 18% |
Contre des hommes
17% |
Contre des femmes mariées
54% |
Contre des filles célibataires ou des veuves
28% |
Contre des hommes
26% |
Contre des femmes mariées
51% |
Contre des filles célibataires ou des veuves
22% |
Seront examinées successivement les violences masculines puis féminines.
() Cf. Deuxième partie, chap. 1, B.