1. La répartition par sexe des violents.

La répartition par sexe des comparants, responsables, d'après les accusations consignées dans les plaintes, de mauvais traitements sur la personne d'un voisin se présente de la façon suivante :

Tableau 45. La répartition par sexe des comparants, auteurs de voies de fait. Etude de 624 cas

Femmes

Hommes

37%

dont mariées : 25%
célibataires ou veuves : 12%

63%



Celle des plaignants, victimes de coups ou de sévices corporels s'établit ainsi :

Tableau 46. La répartition par sexe des plaignants, victimes de voies de fait.

Femmes

Hommes

55%

dont mariées : 34% célibataires ou veuves : 21%

45%


De ces deux tableaux, il ressort tout d'abord que la violence est une composante du jeu social à laquelle il est bien difficile d'échapper puisque chacun, homme ou femme, s'y trouve confronté. Volontairement ou non. Qu'elle soit provoquée ou subie, la brutalité s'impose à toutes et à tous, témoignant d'un mode de sociabilité masculin et féminin largement imbriqué. Comment, du reste, pourrait-il en être autrement lorsque l'on se souvient des multiples occasions de rencontre, des nombreux espaces de fréquentation communs aux Lyonnaises et aux Lyonnais ( 1208 ) ? Pour autant - et c'est le second enseignement qu'on peut dégager de ces chiffres - sur le front de la violence entre voisins, des différences sensibles d'attitude et de comportement se dessinent selon les sexes : c'est ainsi que les hommes en constituant à eux seuls 63% des comparants - mais 45% seulement des plaignants - remportent incontestablement la palme de la brutalité. A l'inverse, les femmes, plus vulnérables sans doute que leurs homologues masculins, sont aussi plus nombreuses à subir des mauvais traitements (55%). Elles se montrent également moins agressives et ne composent guère plus du tiers des personnes poursuivies par la justice. A noter que dans le nombre, 12% sont des veuves ou des filles célibataires.

Ces observations générales méritent d'être précisées En particulier, il est intéressant d'examiner l'attitude des comparants masculins puis féminins pour établir à l'encontre de qui - ou plutôt duquel des deux sexes - se déploie leur agressivité.

Tableau 47. Les violents et leurs victimes. Contre qui s’exerce la violence des hommes ? Etude de 393 cas
Contre des hommes


54%
Contre des femmes mariées


27%
Contre des filles celibataires ou des veuves

18%
Tableau 48. Contre qui s’exerce la violence des femmes mariées ? Etude de 156 cas
Contre des hommes


17%
Contre des femmes mariées


54%
Contre des filles célibataires ou des veuves

28%
Tableau 49. Contre qui s’exerce la violence des filles célibataires et des veuves ? Etude de 74 cas
Contre des hommes


26%
Contre des femmes mariées


51%
Contre des filles célibataires ou des veuves

22%

Seront examinées successivement les violences masculines puis féminines.

Notes
1208.

() Cf. Deuxième partie, chap. 1, B.