2. La carte d’identité des violents.

Parmi les pièces constitutives des procès et des plaintes, figure un document précieux : l'interrogatoire de l'accusé. Joint en principe au reste de la procédure judiciaire, celui-ci subsiste dans 35% des cas( 1236 ). Entre autres informations, cet interrogatoire contient l'état civil de l'accusé, c'est-à-dire ses nom, prénom, domicile, son âge et sa profession. Ces deux dernières indications - l'âge et la profession de l'accusé - sont particulièrement intéressantes. Elles permettent en effet de mieux cerner l'identité des prévenus et de répartir ceux-ci par tranches d'âge et par catégories socio-professionnelles.

Notes
1236.

() Si l'interrogatoire de l'accusé est une pièce relativement rare, c'est, principalement, parce que l'instruction de nombreux procès a été abandonnée en cours de route. Dans l'ancien droit français, en effet, la victime peut interrompre à tout moment la procédure engagée. Rappelons aussi que c'est la victime qui demande qu'un décret soit décerné contre l'accusé pour qu'on puisse procéder à son interrogatoire. Selon la gravité des faits, on établira un décret d'assigné pour être ouï, un décret d'ajournement personnel ou un décret de prise de corps.