2. Les autres querelles.

Dans un tiers des querelles, l'agresseur utilise un objet contondant, une arme ou un ustensile quelconque pour affronter son adversaire. Un relevé systématique effectué à partir des procédures judiciaires permet de dresser la liste complète des instruments offensifs employés par les violents. Par commodité, on distinguera dans cet arsenal quatre catégories principales, à savoir:

Graphique 41. Etude de 201 querelles
Graphique 41. Etude de 201 querelles

La première catégorie est composée des armes à feu et des armes dites « blanches ». On y inclura les fusils, les pistolets, les baïonnettes, les sabres et les épées bien sûr, mais aussi, par extension, les couteaux, les cannes et les bâtons qui constituent des instruments offensifs capables de tuer, de blesser ou de mettre un ennemi dans l'impossibilité de se défendre. Les uns ou les autres surgissent dans 92 cas c'est-à-dire dans 46% des querelles où le comparant ne luttait pas à mains nues. Le chiffre mérite qu'on s'y attarde. Il se décompose ainsi.

Graphique 42.
Graphique 42.

Les pistolets, les fusils, les sabres et les épées sont rarement utilisés. Peut-être est-ce le signe d'une certaine retenue, d'une certaine prudence entre membres d'une même communauté de voisinage ? Peut-être faut-il y voir aussi le résultat d'une législation royale et municipale particulièrement pointilleuse pour tout ce qui concerne l'usage et la détention d'armes? De fait, l'ordonnance de 1666, constamment réitérée au siècle suivant, réglemente strictement le port de l'épée en le réservant à une minorité d'aristocrates et de militaires. De son côté, l'ordonnance consulaire du 30 novembre 1780, reprenant des dispositions réglementaires plus anciennes, interdit à toute personne de porter des armes sauf si elle y est expressément autorisée par son emploi ou par sa qualité. D'autre part, pour limiter les violences qui accompagnent souvent les gens de guerre, elle oblige les soldats et les sous-officiers de passage à Lyon à loger dans les faubourgs ( 1333 ). Toutes ces mesures officielles cependant ne doivent pas trop faire illusion. En effet, comme souvent sous l'Ancien Régime, on constate entre les textes et la pratique un décalage important. La multiplication des règlements n'empêche pas les particuliers de détenir parfois des armes blanches ou des armes à feu ainsi que l'attestent les inventaires après décès ( 1334 ). D'autre part, n'oublions pas non plus que les individus affectés au service de la garde bourgeoise conservent souvent leur matériel comme le confirme Jean Baptiste Fayard. Ce compagnon chapelier explique dans sa plainte comment, menacé par un de ses voisins, « ....il s'est réfugié dans le fond de sa chambre où était le fusil armé d'une baïonnette avec lequel il monte la garde » ( 1335 ). Aussi comprend-on mieux pourquoi les blessures occasionnées par des armes blanches ou des armes à feu, bien que rares, ne soient cependant pas tout à fait exceptionnelles. Joseph Bertrand, un bourgeois, dénonce son voisin, un autre bourgeois, qui « ....lui lâcha à bout portant un coup de pistolet mais heureusement le feu de pierre ne prit pas à l'amorce et une seconde fois il essaya vainement de le faire partir » ( 1336 ). Moins chanceux, un étudiant en droit, André Filhol, est blessé « ....de plusieurs coups de sabre qui lui firent de profondes blessures à la tête et au bras gauche....(il tombe) sans connaissance baigné de son sang et aurait peut-être perdu la vie sans le secours que les personnes du voisinage lui apportèrent » ( 1337 )

Les agressions au sabre, à l'épée ou à l'arme à feu ont cela de particulier qu'elles impliquent toujours, ou presque, les mêmes catégories socioprofessionnelles. Ainsi, les méfaits à l'arme à feu restent très largement dominés par les couches supérieures de la société lyonnaise, notamment par les négociants et les bourgeois. Ils sont socialement « signés » sans doute parce que fusils et pistolets demeurent difficilement accessibles au petit peuple( 1338 ). Quant aux attaques au sabre ou à l'épée, elles demeurent l'apanage des professionnels de la guerre ou des hommes affectés au maintien de l'ordre. Le sieur Rousselon est prévôt d'armes. Rentrant chez lui il surprend dans son allée un inconnu en train d'uriner. Pris de colère il tire son épée précipitamment ( 1339 ). Jacques Metra est agressé en pleine rue par Jean Rey. Ce soldat permissionnaire, attaché au Régiment de Couronne, le blesse sérieusement au dessus de l'oreille d'un coup de son sabre ( 1340 ). Les exemples sont nombreux et montrent que les agresseurs, 8 fois sur 10, sont des militaires, des gendarmes, des arquebusiers ou des archers équipés pour les besoins du métier en armes blanches et bien entraînés au combat.

Si l'usage des fusils, des pistolets, des sabres ou des épées, on l'a dit, reste rare, il en va tout autrement des couteaux, des cannes et des bâtons.

Le couteau constitue un objet individuel courant et familier qu'on retrouve dans de nombreuses poches masculines ( 1341 ). Certes, sa destination première n'est pas d'armer le bras d'un agresseur. Néanmoins, la facilité avec laquelle on le manie, la crainte qu'il suscite et sa redoutable efficacité en font une arme de premier ordre. De fait, son usage est attesté dans 10% des rixes entre voisins et débouche sur des blessures qui ne sont jamais anodines. « Lundi, se plaint un garçon perruquier, il était à souper avec un autre garçon perruquier...et le sieur Curtat coutelier demeurant même rue de la Pêcherie. ...Curtat lui donna un coup de couteau derrière l'épaule. (....). Le plaignant a d'abord été traduit dans le cabaret le plus voisin pour y recevoir les premiers secours puis il fut porté chez le sieur Deluras maître chirurgien qui lui a conseillé de se faire porter à l'Hôtel-Dieu » ( 1342 ). 8 fois sur 10, ce sont des hommes qui manient le couteau, des affaneurs, des manoeuvres, des domestiques, des compagnons, des étudiants, des bouchers ou des corroyeurs. En un mot, les individus qui ont le couteau facile sont généralement issus des classes populaires ou des couches encore mal intégrées à la vie professionnelle. Ils proviennent aussi des catégories habituées à utiliser des instruments tranchants dans le cadre de leur activité quotidienne comme le montre le tableau ci-dessous.

Tableau 56. Le profil sociologique des comparants, accusés d'avoir fait usage d'un couteau au cours d'une bagarre. Etude de 36 cas.

Affaneurs, manœuvres
Domestiques, journaliers

10

Artisans

dont Apprentis et Compagnons
Bouchers
Corroyeurs

17

10
4
3

Professions féminines

5


Autres catégories

4

Lorsque ce sont des femmes qui brandissent un couteau - ce qui est rare mais non exceptionnel - on se trouve en présence de veuves ou de filles célibataires dont on sait par ailleurs l'existence souvent difficile et incertaine. Tel est le cas de la veuve Chaussonnet. Saisie à la demande de ses créanciers, elle n'hésite pas à s'opposer à l'huissier venu accomplir sa tâche, ou plutôt à sa femme, couteau à la main. N'est-elle pas en effet menacée de tout perdre ( 1343 ) ?

Les cannes et les bâtons sont présents dans 26% des querelles de voisinage. Les premières constituent un objet personnel, parfois ouvragé, qui marque socialement son détenteur. « Résidu dérisoire d'une habitude prestigieuse » selon l'expression d'Arlette Farge, les cannes ont remplacé l'épée désormais interdite et font partie de la panoplie de l'homme de qualité comme le montre l'examen des procédures judiciaires ( 1344 ). Leur usage est fréquent et se vérifie principalement dans les espaces ou les lieux publics. Ne composent-elles pas en effet un accessoire dont aime se parer le promeneur et qui participe de cette « culture des apparences » propre à la société d'Ancien Régime ( 1345 ) ? « ....sur les une heure de relevée, raconte un garçon perruquier,....le sieur Debère....a frappé le suppliant de plusieurs coups de canne, lui a fendu la tête et sans le secours des voisins et des passants il l'aurait laissé sur le carreaux ». Ce qu'oublie de dire le plaignant, mais ce que précisent les témoins de l'affaire, c'est que le garçon perruquier a ridiculisé l'accusé en le traitant de « vieil original ». C'est pourquoi l'objet d'apparat s'est transformé en instrument offensif pour punir l'arrogant et le ramener à la raison ( 1346 ).

Beaucoup plus courant que la canne, le bâton est aussi d'usage plus populaire. Il constitue un auxiliaire précieux dont la présence est attestée dans de nombreuses querelles. On le retrouve chez tous les particuliers, au coeur des espaces familiers et domestiques ou encore dans l'arrière-boutique des commerçants. Instrument de défense ou d'intimidation, il demeure toujours à portée de mains, prêt à servir. « ....Sur les 8 heures et demi de relevée, lit-on dans une plainte, l'enfant du sieur Creuzet âgé tout au plus de 5 à 6 ans, passant devant la boutique du sieur Maubet leur voisin, eut la curiosité comme tous les enfants de son âge de jeter les yeux sur les marchandises qui y étaient étalées lorsque ce dernier sortit comme un furieux, armé d'un bâton dont il frappa violemment le fils Creuzet »( 1347 ). Le recours au bâton n'est pas le fait des seuls hommes. Il se vérifie également chez les femmes, lorsque celles-ci se sentent menacées dans leur intégrité physique ou morale. La femme Carré est une dévideuse en soie, outragée par quelque voisin qui s'est plu à déposer des ordures devant son domicile. Pour se venger, elle décide de s'embusquer derrière une porte, armée d'un solide bâton, et d'attendre le retour de l'offenseur. Par un malheureux concours de circonstances, c'est un enfant de 8 ans, étranger à toute l'affaire, qui se fait rosser par mégarde et qui sert d'exutoire à la colère de cette femme, comme le raconte une voisine, témoin de la scène : « Hier le fils du sieur Coindre sortant de chez elle descendait l'escalier et au moment où il allait entrer dans la chambre de la fille Blachet voisine de la femme Carré, cette dernière survint précipitamment et porta un violent coup de bâton sur la tête du fils Coindre d'où le sang sortit en abondance »( 1348 ).

Quand ils n'usent pas d'armes blanches, de cannes ou de bâtons, les violents recourent à toutes sortes d'ustensiles reconvertis, pour l'occasion en objets offensifs. Il peut s’agir d’ustensiles domestiques et quotidiens, d’outils de travail ou d’objets divers, en rapport avec les activités de loisirs tels que que les boules, la vaisselle ou le mobilier de cabaret. Leur emploi se présente comme suit.

Graphique 43.
Graphique 43.
Graphique 44.
Graphique 44.
Graphique 45
Graphique 45

Quels que soient les objets saisis, ils le sont dans l'urgence et la précipitation. Le violent s'empare de ce qu'il trouve, sur les lieux mêmes de la bagarre, et tout est bon pour frapper l'adversaire. La fille Berry jette de sa fenêtre un pot plein de bouillon et d'herbages qui atteint sa voisine au dessous de la tête ( 1349 ). Marie Chambre, une marchande de volailles venue comme à l'ordinaire entreposer ses ballots place de la Fromagerie Saint-Nizier, découvre son emplacement occupé par un autre. Prise de colère, elle saisit sa galoche et en porte un coup violent à la face de son rival( 1350 ). On se bat à coups de chaises, de broches à feu, d'assiettes, de clés, voire de vases de nuit empli de matières fécales, à l'instar de l'épouse Pallière qui agresse sa voisine de cette manière ( 1351 ). Bien sûr, certains ustensiles disent l'identité sexuelle de leur détenteur, le balai par exemple qui renvoie aux tâches ménagères ordinaires des femmes ou encore le parasol à destination spécifiquement féminine. Si l'utilisation du balai comme objet offensif dépasse rarement le cadre de l'immeuble, celui du parasol au contraire est largement attesté en dehors de la maison. « Se trouvant sur la porte de son magasin, dépose Jean Brunet, il vit la plaignante (l'épouse d'un négociant) sur le parapet d'une maison ainsi que la demoiselle Coste. La plaignante poussa la demoiselle Coste de dessus le parapet de manière qu'elle faillit tomber; alors cette dernière donna un coup du parasol qu'elle avait entre les mains en disant Je ne souffrirai pas qu'on m'insulte » ( 1352 ). En somme, les usages du parasol rappellent, à bien des égards, ceux de la canne masculine : objet à forte charge symbolique - sans être pour autant une parure de prestige - il est également un instrument capable de défier ou de corriger un adversaire.

Lorsqu'un conflit prend naissance au sein de l'espace destiné au travail, dans un atelier ou dans une manufacture par exemple, la bagarre qui s'ensuit prend un tour généralement très violent du fait de la proximité d'outils tranchants ou contondants. Un ouvrier en soie, le sieur Rolland, s'oppose à l'exécution d'une saisie en frappant l'huissier avec l'un des accessoires de son métier à tisser( 1353 ). Marie Suzanne Lassieux, l'épouse d'un charpentier, est attaquée dans l'atelier de son mari par une voisine qui « arrache des outils pendus à des clous au mur pour les jeter sur elle » ( 1354 ). Claude Gondré, maître fabricant en soie, et ses ouvrières maltraitent leur ancienne pensionnaire à coups de marteau et la blessent sérieusement ( 1355 ). Claude Verrier pénètre brutalement dans la boutique où travaille son adversaire, un garçon tourneur. Il s'empare d'un instrument tranchant et l'abat sans hésiter sur sa victime, ce qui lui fait aussitôt répandre beaucoup de sang ( 1356 ). Ces quelques cas illustrent bien le caractère soudain et imprévisible d'une violence qui transforme en un instant des outils usuels en armes redoutables. D'autre part, ils témoignent qu'aucun lieu, jamais, n'est durablement protégé de la brutalité des individus, surtout pas les lieux dévolus à l'exercice du métier, minés par l'agressivité et largement ouverts aux influences extérieures.

Le dernier type d'ustensiles utilisés par les bagarreurs comprend tous les objets qui garnissent les lieux réservés aux loisirs, les débits de boissons notamment. On a souligné ailleurs l'importance que revêt le cabaret et, dans une moindre mesure, le café dans la vie quotidienne des Lyonnais ( 1357 ). Le premier est présent dans tous les quartiers à forte activité économique et attire une foule composite. Le second, moins populaire, séduit davantage une clientèle choisie, tentée par des breuvages exotiques tels que le café, le thé ou le chocolat. L'un et l'autre proposent des boissons alcoolisées - de la bière, du vin, des liqueurs principalement - aux heures les plus variées. Les dénommés Bertholon, Dubois et Louis le Grand, tous les trois crocheteurs, se désaltèrent dans le cabaret du sieur Duperron situé quai Saint-Vincent à 8 heures du matin. Jean Garet et deux autres fripiers s'installent devant une chopine de vin vers midi. Dans l'après-midi, un négociant, Marc Antoine Fournel, boit un verre au café Grand Place des Terreaux. Gabriel Valet maître fabricant en étoffes de soie, de retour de promenade, franchit le seuil du cabaret Varinard, rue de l'Arbre sec, un dimanche soir après 10 heures ( 1358 ). A tout moment de la journée, chaque jour de la semaine, les consommateurs aiment se retrouver derrière une chopine. La fréquentation des débits de boissons rythme l'existence des travailleurs et interrompt, un court instant, le temps consacré au labeur. Elle s'intensifie encore le dimanche et les jours fériés dont on a calculé qu'ils s'élèvent, grosso modo, à une centaine par an ( 1359 ). Tout en buvant, chacun peut bavarder, échanger les nouvelles du jour ou jouer aux cartes. Le vin aidant cependant, les esprits, souvent, s'échauffent et de vieilles rancoeurs se rallument. Des consommateurs éméchés cherchent la bagarre tandis que les tricheurs déclenchent la colère des joueurs. Le cabaret se présente ainsi comme un espace où se côtoient la convivialité, le plaisir d'être ensemble, l'intensité des relations humaines mais aussi l'agressivité, la turpitude et la violence la plus débridée. L'ivresse libère les langues, excite les passions et débouche sur des pugilats au cours desquels on fait feu de tout bois : cruches, verres, bouteilles, tabourets, bancs, tout est bon pour rosser l'adversaire dans ce haut-lieu de la vie populaire. « Dimanche soir, raconte un cabaretier, ....7 à 8 particuliers étant à boire se prirent en dispute et se saisirent aux cheveux(....). Lui qui dépose s'empressa à les séparer....l'un d'eux qu'on nommait Milice s'arma d'un tabouret...et en frappa un autre(....). Ce même particulier sortit dans la rue avec ledit tabouret, il le cassa en plusieurs morceaux ce que voyant le déposant appela main forte pour arrêter ledit particulier et lui faire payer le prix de son tabouret.....de 2 bouteilles et de 2 verres qu'il avait cassés » ( 1360 ). Le bris des bouteilles et des verres, la destruction du mobilier, la violence affichée ne sont pas seulement l'effet d'une brutalité certaine. Ils contribuent également à donner à l'altercation une dimension rituelle et spectaculaire. De fait, le cabaret, situé au coeur de la vie des quartiers, fournit le cadre d'une sociabilité populaire sur lequel pèse le regard du voisinage. Il est nécessaire d'y faire bonne figure et d'y défendre sa réputation lorsque l'on est attaqué ou mis au défi. C'est pourquoi l'endroit constitue un des espaces les plus conflictuels qui soit.

L'enquête menée dans ce chapitre sur les violents et sur leurs victimes a permis de dégager quelques aspects de l'agressivité qui se déploie entre voisins. En particulier, elle a montré que la plupart des agresseurs agissent sans réfléchir. La violence préméditée reste exceptionnelle et les voies de fait sont avant tout l'expression d'une brutalité non détournée. Les comparants semblent ne pas pouvoir réfréner leurs pulsions émotionnelles et recherchent une solution immédiate à leurs difficultés. L'agressivité est restauratrice d'un ordre perturbé et tous les moyens sont bons lorsqu'il s'agit de punir un adversaire. Aux armes offensives, on préfère généralement les ustensiles usuels qu'on saisit au passage avant de se précipiter sur son voisin. D'une certaine façon, c'est vrai, la violence est fille de la précarité et de la peur. C'est pourquoi ce sont d'abord les catégories les plus fragiles - les journaliers, les domestiques, les manoeuvres, les militaires - qui se montrent les plus virulentes. Pour autant, les comportements violents sont largement partagés par la société lyonnaise dans son ensemble. Les membres des professions reconnues et établies de la ville savent, eux aussi, faire «  le coup de poing » quand ils le jugent nécessaire. La violence n'est donc pas seulement l'arme des faibles. Elle participe d'une culture commune qui dépasse largement les clivages sociaux traditionnels.

Notes
1333.

() Arch. comm. Lyon, FF 09, ordonnance consulaire du 30 novembre 1780.

1334.

() On retrouve, par exemple, dans l'inventaire du dénommé Jean Guillaume, débitant de tabac, un pistolet de poche; dans celui de Claude Louis Teillard, maître boulanger, une épée dans son fourreau; ou encore dans celui de Martin Margaron, un marchand teinturier en draps, 2 fleurets, un fusil de chasse à un coup et une épée. Arch. dép. Rhône, BP 2273, inventaires après décès du 8 janvier 1780; 29 février 1780; 14 mars 1780.

1335.

() Arch. dép. Rhône, BP 3482, 17 août 1782.

1336.

() Arch. dép. Rhône, BP 3525, 24 juin 1790.

1337.

() Arch. dép. Rhône, BP 3538, 9 septembre 1790.

1338.

() Dans les inventaires après décès, lorsque les experts estiment la valeur d'un fusil de chasse ou d'un pistolet ayant appartenu au défunt, ils fixent un prix qui oscille, selon la qualité de l'arme, entre 18 et 30 Livres. Pour mémoire, rappelons que la valeur moyenne des loyers, dont le calcul a été limité par M.Garden aux 3 sections de la Fédération, du Nord-ouest et du Nord-est, est évaluée à 30 Livres pour les femmes exerçant un métier dit féminin, à 40 livres pour les ouvriers en soie et à 50 livres pour les journaliers.

1339.

() Arch. dép. Rhône, BP 3464, 1er mai 1780.

1340.

() Arch. dép. Rhône, BP 3454, 29 mars 1779.

1341.

() L'examen des poches des suspects et des délinquants arrêtés en flagrant délit est particulièrement instructif. A titre d'exemple, citons les cas de Barthélémy Dumaine et de Jacques Collard, deux voleurs de mouchoirs âgés respectivement de 18 et de 20 ans dans les poches desquels se trouvent plusieurs couteaux, Arch. dép. Rhône, BP 3538, 11 février 1790; ou encore le cas de Michel Franc, affaneur, détenteur d'un vieux couteau taché de sang, Arch. dép. Rhône, BP 3534, 8 mars 1791. L'habitude de posséder un couteau se retrouve aussi chez les sujets les plus jeune: ainsi Jean Laffray, un apprenti ferblantier dont on précise seulement qu'il est « un jeune enfant » et qui garde dans ses poches un vieux couteau Arch. dép. Rhône, BP 3459, 12 novembre 1779.

1342.

() Arch. dép. Rhône, BP 3469, 21 février 1781.

1343.

() Arch. dép. Rhône, BP 3475, 24 décembre 1781.

1344.

() Farge (A.), Vivre dans la rue, op. cit., p. 100. Le profil des bagarreurs ayant utilisé une canne au cours de leur rixe se présente ainsi : Etude de 62 cas : Journaliers : 5 ; Artisans : 23 ; Professions libérales : 17 ; Négociants-Marchands : 10 ; Bourgeois-Nobles : 7.

1345.

() Franklin (A.), op. cit., p. 307.

1346.

() Arch. dép. Rhône, BP 3536, 28 août 1790.

1347.

() Arch. dép. Rhône, BP 3482, 2 septembre 1782.

1348.

() Arch. dép. Rhône, BP 3523, 18 juin 1788.

1349.

(). Arch. dép. Rhône, BP 3510, 26 août 1786.

1350.

() Arch. dép. Rhône, BP 3483, 14 novembre 1782.

1351.

() Arch. dép. Rhône, BP 3510, 25 août 1786.

1352.

() Arch. dép. Rhône, BP 3454, 13 mars 1779.

1353.

() Arch. dép. Rhône, BP 3524, 21 juillet 1788.

1354.

() Arch. dép. Rhône, BP 3465, 27 juin 1780.

1355.

() Arch. dép. Rhône, BP 3459, 26 octobre 1779.

1356.

() Arch. dép. Rhône, BP 3474, 1er septembre 1781.

1357.

() Cf. deuxième partie, chapitre 1.

1358.

() Arch. dép. Rhône, BP 3457, 26 juillet 1779; BP 3471, 15 mars 1781; BP 3532, 24 octobre 1789; BP 3458, 13 septembre 1779.

1359.

() Cf. Bayard (F.), Vivre à Lyon sous l'Ancien Régime, op. cit., p. 301.

1360.

() Arch. dép. Rhône, BP 3483, 13 novembre 1782.