2. Une violence ciblée.

Un examen plus serré montre que les femmes exerçant une activité autonome sont les plus nombreuses à affronter un adversaire venu d'un horizon socioprofessionnel identique au leur (elles le font dans 81% des cas). Puis viennent, par ordre décroissant, les artisans (dans 65% des cas), les travailleurs non qualifiés (50%), les négociants (40%), enfin, les membres du secteur libéral (22%). Seuls les bourgeois et les nobles s'abstiennent d'en découdre avec ceux de leur classe, réservant leur agressivité aux autres couches de la société. Lorsque cependant, une certaine distance sociale sépare les parties adverses, elle demeure, sauf exception, strictement confinée. Un journalier, par exemple, peut se quereller avec un artisan mais il s'en prendra rarement à un négociant, plus rarement encore à un bourgeois ou à un noble. Un véritable cloisonnement social s'opère qui limite les débordements agressifs et contribue à un certain respect de la hiérarchie et de l'ordre existant.

Le caractère « horizontal » de cette violence découle d'abord de ce que les adversaires, appartiennent fréquemment à la même sphère professionnelle : qu'ils exercent une activité similaire, complémentaire ou annexe, ils entretiennent entre eux des relations de travail d'autant plus difficiles à régir que la compétition est toujours très vive. Louise Damange, une faiseuse de pantalons, se plaint amèrement de sa voisine qui l'a « jetée par terre en lui donnant des coups de pied sur toutes les parties du corps » par simple rivalité de métier ( 1365 ). Claude Viollet qui exerce comme garçon tripier explique qu' « aujourd'hui vers 7 heures du matin, Bergeon cadet boucher à la Boucherie des Terreaux lui a demandé un seau de bouillon de tripes mais le voulait gratis ». Devant le refus du plaignant, « il l'a roué de coups....et lui a enlevé son bonnet » ( 1366 ). François Nicolas Maubert, un marchand herboriste, vient de s'installer à Lyon, rue Saint-Jean. « Il y a établi un magasin de botanique mais la femme Legras qui revend des herbes a sa boutique vis à vis la demeure du plaignant. Elle n'a cessé de l'injurier par jalousie et d'exciter beaucoup de monde à en faire autant aux fins d'engager le répondant à quitter la place.(....) Aujourd'hui elle a pénétré chez lui....a saisi une planche de sa boutique qu'elle lui a jetée sur la tête ce qui lui fit sortir beaucoup de sang et l'incommoda toute la nuit » ( 1367 ). Les exemples sont nombreux qui voient batailler des membres du voisinage jaloux ou rancuniers. Leurs univers social ou professionnel n'est jamais très éloigné. Leur façon d'agir non plus avec, en toile de fond, ce recours quasi-unanime à la violence.

La rareté des affrontements individuels entre personnes appartenant à des classes sociales éloignées s'explique aussi par une certaine soumission populaire à l'ordre établi. Le phénomène, en effet, s'observe principalement chez les femmes exerçant un métier, chez les salariés non qualifiés et chez les artisans, en un mot chez tous ceux qui composent ce que M. Garden, par commodité, nomme « le monde du travail ». A l'inverse, les autres catégories socioprofessionnelles - les membres des arts libéraux, les négociants, les bourgeois et les nobles - développent une agressivité beaucoup moins restrictive et leurs victimes appartiennent à toutes les couches de la population. Si les hommes et les femmes du peuple, élevés dans l'obéissance et le respect de la hiérarchie, évitent de prendre pour cible un personnage de haut rang, c'est sans doute par crainte des représailles. Sans doute aussi parce que le rapport de force se révèle trop inégal et les dominants hors d'atteinte ( 1368 ). En découle une certaine concorde sociale que les historiens attribuent à un encadrement efficace des populations - par le biais notamment des corporations et de l'Eglise - à une surveillance policière accrue ou encore à un ravitaillement alimentaire mieux assuré qu’auparavant ( 1369 ).

Cette « apathie » du petit peuple des villes, selon le mot de B.Garnot, est du reste ressentie et largement commentée par les observateurs de l'époque. Les étrangers en visite en France saluent, non sans ironie, cette allégeance populaire ( 1370 ). Grimod de la Reynière vante l'esprit de commerce qui souffle à Lyon et la docilité de ses ouvriers ( 1371 ). L'intendant Lambert d'Herbigny souligne la « facilité » avec laquelle on peut gouverner la ville ( 1372 ). Même le perspicace Mercier estime « moralement impossible » toute sédition du peuple de Paris ( 1373 ). Pourtant, en dépit de ce calme apparent, on décèle parfois dans les procédures judiciaires quelques gestes isolés d'insubordination. Augustin Pillet, par exemple, domestique chez la dame de Rivery, se voit reprocher par un bourgeois domicilié Place Louis-le-Grand son arrogance : oubliant « ....son état et le respect qu'il doit à un citoyen honnête, explique ce dernier, ....le dit Augustin se moque de lui....et garde son chapeau lorsqu'il lui parle. Journellement lorsqu'il sort de chez lui....il crie par dérision Prends garde voilà Maître Jacques qui descend » ( 1374 ). Même insolence chez cette domestique de la rue Juiverie qui a pris en aversion sa bourgeoise de voisine « ....elle a vu cette fille domestique, dépose un témoin, s'acouder sur la fenêtre....de la plaignante et lui dire en riant Je croyais que c'était vous qui étiez la marchande d'aiguilles. La plaignante lui demanda de se retirer et la domestique dit Quand il me plaira » ( 1375 ).

Le ressentiment populaire peut aussi prendre une tournure beaucoup plus radicale et protestataire. Certains gestes, certains comportements témoignent d'une véritable rancoeur qu'un rien suffit à faire éclater. La femme Thévenet, une brodeuse à façon, venue rendre l'ouvrage qui lui a été commandé par deux négociants du Quai Saint Clair s'insurge contre la modicité de la rétribution proposée : « ....elle sauta (sur l'un des négociants) en se récriant Le prix et en lui disant de le doubler....puis elle se livra à des voies de fait les plus répréhensibles contre (le négociant)....en le traitant de J.F. ce qui occasiona un scandale affreux » ( 1376 ). S'il est aventureux (ou abusif) d'interpréter ce type de transgression dans le sens d'une manifestation de la lutte des classes, il est difficile cependant de ne pas y voir une hostilité bien réelle à l'égard des dominants. Ne s'agit-il là pas d'une nouvelle forme de violence préfigurant les luttes sociales dont Lyon, au siècle suivant, donnera les premiers exemples ? Les dernières décennies du XVIIIème siècle en effet voient se lever un vent de contestation plus individuelle encore que collective. Des mouvements de protestation apparaissent çà et là qui se traduisent par de violentes altercations ou par des grèves propres à quelques métiers. S'y trouvent mélés des artisans bien sûr - la grève des chapeliers de 1770 et celle des ouvriers en soie de 1786 sont restées célèbres - mais aussi de nombreux travailleurs en marge du monde des corporations. Chez ces derniers, qu'ils soient affaneurs, domestiques, saisonniers ou compagnons dépourvus de maîtrise, le divorce avec les dominants se traduit par une série d'actions violentes et spontanées qui engagent surtout des individus isolés. Sur un coup de colère, le dénommé Lacroix, un apprenti orfèvre, frappe son maître qui « l'a nourri et logé pendant plusieurs années » puis s'enfuit de Lyon( 1377 ). Marianne Favet, domestique chez la dame Viallet, rosse sa maîtresse et la laisse « sans connaissance, toute égratignée et sanguinolente » parce que cette dernière ne lui a pas versé ses gages(1378). Accusé d'être un voleur par sa patronne, le compagnon cartonnier Guillaume maltraite sa calomniatrice « jusqu'à en faire sortir le sang »( 1379 ). Ces débordements, certes, sont spectaculaires. Ils ne représentent cependant qu'un danger très limité pour les dominants puisqu'ils ne concernent que quelques individualités agissant à titre personnel. En revanche, lorsque la contestation enfle et gagne en importance, lorsqu'elle devient moins individuelle, elle peut vite tourner à la révolte et déboucher sur de véritables affrontements sociaux.

L'insubordination du petit peuple peut prendre une tournure plus inquiétante encore pour les autorités et aller jusqu'au refus des règlements et des lois qui régissent le travail. Dans les décennies qui précèdent la Révolution, face au repli des communautés de métiers sur elles-mêmes et aux difficultés rencontrées pour accéder à la maîtrise, on assiste à une transgression de plus en plus généralisée des règles établies : de nombreux travailleurs s'installent à leur compte sans y avoir été autorisés et tentent d'écouler leur production à la sauvette. Ces chambrelans, comme on les désigne, sont pourtant pourchassés par les maîtres-gardes des communautés qui, implacablement, cherchent à les débusquer et à les empêcher d'exercer. La saisie de leur matériel ou des marchandises illicites donne toujours lieu à des scènes fracassantes au cours desquelles les contrevenants expriment une rancoeur teintée de mépris à l'encontre des maîtres gardes détestés. « Malgré la défense, lit-on dans un procès verbal de contravention, faite au nommé Didier, garçon tailleur chambreland....par le Consulat d'exercer la profession de tailleur de corps à Lyon et faubourgs, il continue à exercer cette profession sans droit ni qualité . (....). Aujourd'hui la femme Didier s'est opposée à notre visite comme une furieuse en criant Didier voilà les maîtres gardes, cache vite tes ouvrages. Elle s'est précipitamment jetée contre la porte de la chambre....pour nous empêcher d'entrer. (....). Didier est sorti quelques minutes après comme un furieux. La femme Didier s'est jetée du côté d'une table pour enlever le P.V. et a vomi toutes sortes d'injures. Le mari a dit Je me fous de leur P.V., de la justice et de ces f...gueux de maîtres gardes. La femme Didier a dit à haute voix que c'était tous des voleurs et des coquins » ( 1380 ). Le sentiment qui domine en lisant ces rapports de jurés est celui d'un rejet toujours plus vif dans les milieux populaires du carcan réglementaire que cherche à imposer la police des métiers. On supporte mal le contrôle des corporations, la violence des perquisitions et les atteintes à la liberté du travail. Cest pourquoi, peu à peu, face à l'appétit et à l'intransigeance des employeurs, les salariés commencent à s'organiser. Le 13 février 1781, 24 apprentis et compagnons menuisiers sont arrêtés dans un cabaret de la rue de la Poulaillerie. Les autorités leur reprochent de se constituer en « assemblée » et de vouloir gérer le marché de l'embauche ( 1381 ). Des associations ouvrières de ce type se multiplient au cours des dernières décennies du siècle. Les travailleurs, toujours plus nombreux rejoignent les mouvements compagnonniques ou d'autres organismes clandestins dans le but de se soustraire au despotisme des maîtres ou de recevoir quelques subsides en cas de besoin ( 1382 ). En riposte, le Consulat et les maîtres gardes des communautés instituent une véritable « police du travail » ( 1383 ). L'objectif poursuivi est double : il s'agit, d'une part, d'entraver les associations ouvrières afin de garder la main-mise sur l'organisation du travail; de restreindre d'autre part la liberté de mouvement des salariés. De nombreuses ordonnances voient le jour et vont dans ce sens. Les unes exigent des cabaretiers qu'ils dénoncent les réunions d'ouvriers qui se tiendraient dans leur établissement. D'autres rappellent sans cesse que tout attroupement, toute coalition demeurent strictement interdits et sont passibles de sanctions sévères. Le dispositif répressif est encore renforcé par la pratique rendue obligatoire en 1744 des embaucheurs chargés de placer les travailleurs chez un patron; ou bien par l'institution des billets d'acquit, nécessaires pour les compagnons voulant changer de maître. De tous les travailleurs, ceux qui se situent en marge des corporations demeurent les plus étroitement surveillés. La législation les concernant est à la mesure de l'inquiétude qu'ils inspirent. Ne composent-ils pas en effet les classes dites « dangereuses » parce que mal encadrées et toujours prêtes à la sédition ( 1384 )?

Sont particulièrement visés les domestiques dont on a rappelé plus haut la mauvaise réputation et la propension à la violence ( 1385 ). Tout un arsenal juridique d'une grande sévérité limite leur liberté d'action et les place sous la stricte dépendance de l'employeur. La législation stipule notamment que chaque domestique, avant de quitter sa place, doit obtenir le consentement de son maître; à défaut il risque d'être arrêté comme vagabond. Ou encore qu'en cas de changement de maison, il lui faut recevoir de son ancien patron un certificat de bonne conduite qu'il produira à ses nouveaux employeurs. En matière de droit civil et de droit pénal, les dispositions sont tout aussi rigoureuses. Le témoignage d'un domestique n'est jamais pris en compte dans les contrats, dans les testaments ou dans les procédures judiciaires sauf en cas d'extrême nécessité, lorsque leurs « bonnes vie et mœurs » peuvent être prouvées. A l'inverse, sur simple plainte du maître et sans information préalable, un domestique peut être décrété de prise de corps, poursuivi extraordinairement et puni avec sévérité en cas de violence ou d'insolence, condamné à mort en cas de vol domestique( 1386 ). A ces mesures répressives s'en ajoutent d'autres, discriminatoires celles-là. La plus significative reste l'ordonnance consulaire de 1746 qui interdit «  aux laquais et autres gens de livrée d'entrer, à l'avenir, sous aucun prétexte, même en payant, aux spectacles de cette ville à peine de prison contre les contrevenants »( 1387 ). Dans l'esprit de la municipalité, il s'agit de mieux contrôler le petit peuple toujours enclin, pense-t-elle, à la sédition et à la révolte. Le calme relatif dont la ville peut se prévaloir dans la seconde moitié du XVIIIème siècle signifie-t-il que les autorités lyonnaises aient réussi à désamorcer les tensions sociales ? En fait, l'effet des mesures répressives ne doit pas être surestimé. L'une des raisons de la tranquillité urbaine tient à la politique de désarmement mis au point par Louis XIV dès les lendemains de la Fronde( 1388 ). L'autre explication réside dans l'absence de structures dirigeantes à l'intérieur des mouvements de révolte. A partir de 1774 cependant, les émeutes et les séditions changent de caractère. Désormais apparaissent des « programmes » et de véritables meneurs. Le mouvement de 1786 en est un exemple avéré.

Notes
1365.

() Arch. dép. Rhône, BP 3454, 8 mars 1779.

1366.

() Arch. dép. Rhône, BP 3469, 17 janvier 1781.

1367.

() Arch. dép. Rhône, BP 3482, 23 septembre 1782.

1368.

() Farge (A.), Vivre dans la rue, op. cit., p.125.

1369.

() Garnot (B.), Les villes en France aux XVIème, XVIIème, XVIIIème siècles, op. cit., pp. 42-43.

1370.

() Commentaire d'une étrangère, madame Piozzi, en visite à Paris quelques années avant la Révolution : « Les Français sont vraiment d'heureux mortels; quasi privé de tout espoir d'aventure, le Parisien de classe inférieure mène une vie humble et tranquille sans que lui prenne l'envie d'accéder aux grandeurs qu'il ne pourra jamais atteindre, soit qu'il admire avec ravissement, soit qu'il se divertisse avec philosophie à la vue des splendeurs qui ne manquent jamais d'exciter la sérieuse envie d'un Anglais et parfois de le pousser au suicide par suite d'un espoir déçu qui n'aurait jamais pris racine dans le coeur de ce peuple sans ambition » cité par Garnot (B.) in Le peuple au siècle des Lumières, op. cit., p. 83.

1371.

() « La ville de Lyon est toute entière au commerce et c'est peut-être à l'activité qu'il commande qu'elle doit ses vertus. (....) L'industrie est poussée ici au dernier degré de perfection. La main d'oeuvre y est à bas prix et l'on y exécute des ouvrages admirables avec des sommes modiques. L'ouvrier se contente d'un léger bénéfice (....). Les affaires s'y font avec une promptitude, une confiance, une bonne foi que je n'ai vu qu'ici. (....). Le Lyonnais a naturellement de l'esprit(....) il a pour les étrangers cette affabilité qui nait d'un coeur confiant et facile » Grimod de la Reynière (A. B. L.), op. cit., p. 8.

1372.

() « Par rapport au gouvernement, l'autorité est si bien reconnue dans tout le Royaume qu'il serait malaisé de distinguer en quel lieu elle est mieux establie; mais on peut dire qu'il n'est point de grosse ville, de la considération dont est Lyon, qui soit plus facile à gouverner pour deux raisons. L'une qu'il n'y a point de gens de qualité, ny d'une distinction soit par leur naissance soit par leur estat, à rien oser entreprendre. L'autre que les habitans sont non seulement riches, mais s'enrichissent encore journellement. Ainsi ils seront tousjours contents par leur propre intérest et contiendront la multitude infinie qu'il y a dans Lyon du petit peuple », extrait du Mémoire de la généralité de Lyon dressez par M. d’Herbigny intendant en 1698, publié par Gutton J.-P.) (sld), in L’intendance du Lyonnais, Beaujolais, Forez en 1698 et 1762, Edition critique du mémoire rédigé par Lambert d’Herbigny et des observations et compléments de La Michodière, Paris, C.T.H.S., 1992, 247 pages, pp. 55-56.

1373.

() « Une émeute qui dégénérerait en sédition; est devenue moralement impossible.(....). Dans l'espace de plus de cinquante années, on n'a vu à Paris que deux émeutes promptement dissipées. La ville a été généralement tranquille depuis le temps de la Fronde. Les maréchaussées répandues de toutes parts, les troupes qui encerclent l'Ile-de-France, l'impossibilité du ralliement pour les séditieux, tout maintiendra un calme qui devient d'autant plus assuré qu'il dure depuis longtemps ». Mercier (L. S.), op. cit., p. 201.

1374.

() Arch. dép. Rhône, 11 G 301, 24 août 1776.

1375.

() Arch. dép. Rhône, BP 3473, 4 août 1783.

1376.

() Arch. dép. Rhône, BP 3455, 8 mai 1779.

1377.

() Arch. dép. Rhône, BP 3516, 20 juillet 1787.

1378.

() Arch. dép. Rhône, BP 3521, 4 avril 1788.

1379.

() Arch. dép. Rhône, BP 3479, 25 mars 1782.

1380.

() Arch. dép. Rhône, BP 3457, 5 juillet 1779.

1381.

( Arch. dép. Rhône, BP 3469, 13 février 1781.

1382.

() On sait que beaucoup d'ouvriers lyonnais exerçant dans des secteurs d'activité très divers appartiennent aux organisations compagnoniques dites du Tour de France. C'est le cas notamment de nombreux maçons, charpentiers, menuisiers, serruriers, ouvriers du fer, du cuivre, imprimeurs etc....

1383.

() Kaplan (S.), « Réflexions sur la police du monde du travail. 1700-1815 », Revue Historique, 1979, n° 529, pp., 17-78. Voir aussi du même auteur, La fin des corporations, op. cit.

1384.

() Furetière, lorsqu'il évoque le petit peuple écrit : « le petit peuple, le menu peuple, le commun du peuple est malin et séditieux ». Furetière (A.), op. cit., V° Peuple.

1385.

() L’impertinence et le manque de respect des domestiques sont des thèmes récurrents au XVIII° siècle. Tolozan de Montfort, intendant de Lyon, écrit en ces termes à Madame de Sury, alors à Montélimar : « Je désirerais punir par quelques heures de prison une femme de chambre qui n’étant restée auprès de moy que quelques jours m’a manqué essentiellement lorsque je luy ait donné son congé….Cet acte de justice contraindra ses semblables qui ont besoin de frain, leur insolence allant toujours en augmentant » cité par Simon (C.), op. cit., p. 124.

1386.

() Sur la condition des domestiques voir Gutton (J.P.), Domestiques et serviteurs dans la France de l'Ancien Régime, op. cit., p. , Sabatier (J.), Figaro et son maître. Maîtres et domestiques à Paris au XVIIIème siècle, Librairie académique Perrin, 1984, 339 pages et Petitfrère (C.), L’œil du maître : maîtres et serviteurs de l’époque classique au romantisme, Complexe, 1989, 276 pages..

1387.

() Arch. comm. Lyon, BB 313, Ordonnance du 4 octobre 1746.

1388.

() Meyer (J.), Poussou (J.-P.), Etudes sur les villes françaises, Milieu du XVIIème siècle à la veille de la Révolution Française, Sedes, 1995, 388 pages, pp. 172-175.