6.3.1 Nature des informations recherchées

Dans quelles situations les apprenants utilisent le dictionnaire ? D’après Béjoint (1981, cité par (Selva, 1999)) il est plus utilisé pour une tâche écrite que pour une tâche orale, et que l'encodage prime sur le décodage. Cette préférence du dictionnaire pour les tâches écrites semble normale vu qu’il est lui-même sous forme écrite et que sa consultation demande un certain temps, temps dont on dispose rarement dans une conversation ou une écoute, au contraire d’une lecture ou d’une traduction.

Que cherche-t-on dans le dictionnaire ? D’après Bogaards (1988), c’est le sens et les définitions des mots qui sont les premières préoccupations. Puis viennent les synonymes et l’orthographe. Ensuite les informations grammaticales et l’emploi des mots en contexte. Suit la prononciation. Ces trois derniers éléments sont surtout demandés par les apprenants étrangers, moins par les locuteurs natifs. Enfin, l’étymologie, les niveaux de langues ou les homonymes ne sont presque jamais demandés. Peut-être l’intérêt de ces informations n’a-t-il pas suffisamment sauté aux yeux des apprenants.

Atkins et Varantola (1997, cités par (Selva, 1999)) ont étudié la façon dont est utilisé le dictionnaire pour une aide en traduction. Comme on pouvait s’y attendre, la traduction d’un mot que ce soit dans le sens L1-L2 ou L2-L1 (43 % et 59 % des consultations) est de loin la première information recherchée. La vérification du mot que les utilisateurs pressentaient comme traduction correcte vient en seconde position avec un tiers des consultations. Loin derrière viennent les informations concernant les collocations (11 % et 4 %) et encore plus loin, avec 4 %, les informations grammaticales. Les autres types d’informations représentent 5 %. Si l’on prend en compte le niveau des utilisateurs, on constate que plus le niveau est faible et plus le dictionnaire est utilisé pour trouver une traduction, tandis que la proportion de vérification baisse.