7.2.2 Principes pédagogiques
Dès les premiers travaux en matière d'enseignement assisté par ordinateur, l'efficacité de l'ordinateur est essentiellement attribuée à son potentiel en matière d'individualisation, c'est-à-dire à sa capacité d'adapter les interventions aux caractéristiques de chaque apprenant.
Selon les informations dont il dispose, le système pourra modifier son comportement de différentes façons : choisir un feed-back spécifique, augmenter le nombre d'exercices ou la difficulté des exercices, choisir une méthode d'apprentissage (par exemple, inductif versus déductif). Ces trois exemples sont issus de principes pédagogiques très connus dont nous reprenons ici les plus importants d'entre eux :
-
Principe de feedback : L'apprenant doit être informé de l'adéquation de son comportement par des feed-back spécifiques et pourra adapter son comportement en conséquence. Le feedback ne se limite pas aux énoncés de type "c'est correct" ou "c'est faux", mais doit surtout prendre d'autres formes comme des liens sur des ressources du système, des nouvelles questions (activités) ou des tableaux de synthèse au sein desquels le sujet peut avoir un récapitulatif du déroulement de l'activité.
-
Principe de motivation : L'ALAO a souvent compté sur une motivation extrinsèque à la tâche, soit liée à l'effet de nouveauté du média (...), soit à l'utilisation des procédés multimédias. Il est préférable de chercher une motivation intrinsèque à la tâche qui repose sur un énoncé clair et concret précisant les compétences à acquérir et leur utilité pour l'apprenant. Sur un autre plan, l'activité doit être positive, c'est-à-dire le nombre de succès doit être largement plus important que le nombre d'échecs. Il semble évident qu'un taux élevé d'échec est susceptible de décourager ou démotiver les apprenants, du moins ceux qui n'ont pas confiance en eux ou ceux qui n'ont pas une grande motivation. En outre, il convient d'ajouter que les erreurs ne sont source d'apprentissage que sous certaines conditions, en particulier lorsque l'apprenant dispose de l'information nécessaire pour comprendre en quoi son comportement est erroné et comment le résoudre.
-
Principe de progressivité : C'est un des plus vieux principes pédagogiques que de décomposer les apprentissages complexes en apprentissages plus simples. Ce principe est cependant controversé. La décomposition implique souvent une décontextualisation qui prive l'apprenant d'informations précieuses sur la fonction de chaque étape. Quelle que soit la finesse de la progressivité, l'apprenant a souvent besoin d'aide pour réaliser une tâche : indices, suggestions,....
-
Principe de participation : Les théories qui privilégient les aspects sociaux de l'apprentissage accordent une grande importance au guidage, via le processus de participation. Le principe de participation désigne un partage de la tâche entre l'apprenant et le système de telle sorte que, les deux ensemble résolvent la tâche fixée. La partie assumée par le système doit idéalement diminuer jusqu'au moment où l'apprenant assume seul la tâche.
-
Principe de la multiplicité : Il n'existe pas de méthode unique, de représentation unique, d'activité unique. Un environnement d'apprentissage sera d'autant plus riche qu'il dispose d'une multiplicité d'activités didactiques, des formes de représentation. L'apprenant aura des connaissances d'autant plus riches et robustes qu'il dispose de représentations multiples. Il est en outre important de souligner que l'apprenant dissocie rarement les connaissances acquises du contexte dans lesquelles elles ont été enseignées. Il est donc essentiel pour le rendre capable de transfert, de l'exercer à appliquer ses compétences dans une variété de contextes