Conclusion générale

‘« Le savant n’est pas l’homme qui fournit les vraies réponses ; c’est celui qui pose les vraies questions ». Claude LEVI-STRAUSS..
Le Cru et le cuit’

L’objectif de ce travail de recherches a été de concevoir un prototype d’environnement informatique favorisant l’acquisition lexicale et la maîtrise grammaticale de l’arabe pour des apprenants de langue étrangère. Le prototype doit être en conformité avec les caractéristiques spécifiques à la langue arabe, les ressources et les outils informatiques à disposition et les possibilités de la machine (exploration et individualisation).

Le domaine qui a été pris en compte est le mot graphique. Ce choix s'explique par le fait que la structure particulière de cette unité en arabe rend nécessaire une étude approfondie des phénomènes qui se produisent à son niveau pour l’apprentissage de la langue.

Autour du mot graphique arabe, nous avons défini un ensemble de ressources linguistiques :

  1. Une base de données lexicale (DIINAR) que nous avons enrichi par des informations d’ordre syntaxique et sémantique (PROLEMAA) afin de pallier les insuffisances des traits linguistiques. L’environnement d’apprentissage doit, en effet, améliorer les différentes compétences de l’apprenant : compétences linguistiques (morphologiques, syntaxiques et sémantiques) et compétences communicatives.
  2. Un corpus textuel étiqueté par des propriétés morphologiques, syntaxiques et sémantiques.

La construction de ces ressources a relevé des outils de TAL arabe développés :

  1. L’analyseur des mots graphiques arabes
  2. L’étiqueteur semi-automatique de textes bruts.
  3. Le concordanceur
  4. Le programme de calcul des fréquences.

A partir de ces ressources et de ces outils, il fallait construire un environnement d’apprentissage autonome permettant l’acquisition du vocabulaire et la maîtrise de la grammaire.

Dès lors, nous avons conçu un environnement d’apprentissage qui fonctionne autour d’un schéma type d’apprentissage en trois volets : choix et compréhension d’un texte, rétention du lexique et maîtrise de la grammaire. Ce schéma a décidé des constituants de l’environnement :

  1. Un module pour le choix du texte,
  2. un corpus de textes étiquetés pour l’exposition à de nouveaux mots,
  3. un dictionnaire comme outil d’aide à la compréhension,
  4. un module d’activités d’apprentissage permettant à l’apprenant de s’exercer et favorisant ainsi sa maîtrise de la langue,
  5. un dictionnaire personnalisé pour organiser le nouveau lexique et faciliter sa rétention,
  6. un modèle de l’apprenant permettant l’individualisation de l’apprentissage,
  7. un module enseignant permettant de définir les activités.

Le choix du texte tient compte du niveau de l’apprenant et du vocabulaire qu’il maîtrise. L'utilisation de textes complètement étiquetés, permet le passage du mot à sa signification par une simple sélection du premier et résout ainsi le problème d’accès lexical au dictionnaire. Le corpus textuel et le dictionnaire électronique ne doivent pas être considérés uniquement sur le plan de la consultation et de l’aide. Ils servent de matériaux de base pour générer automatiquement des activités lexicales et grammaticales renouvelables.

C’est certainement le point fort de l’environnement puisque les activités permettent de répondre aux deux objectifs que nous nous sommes définis : rétention du lexique et maîtrise de la grammaire. La personnalisation de ces activités est assurée par le modèle de l’apprenant qui est en mesure d’évaluer l’état cognitif de l’apprenant à tout moment.

Les perspectives de recherche concernent dans un premier temps l’amélioration des ressources de l’environnement. Le corpus textuel doit être étendu de manière à définir les fréquences des différentes unités lexicales sur un corpus représentatif de la langue et ainsi proposer aux apprenants débutants des textes avec les mots les plus courants. Concernant le dictionnaire général, les définitions doivent être redéfinies avec le vocabulaire définitoire et certaines parties doivent être ajoutées, comme par exemple la synonymie et l’antonymie. Le modèle de l’apprenant doit être testé sur un échantillon important d’apprenants et sur une longue période. Les maquettes d’activités doivent être aussi enrichies et associées aux sous-modèles comportementaux des apprenants.

Dans un second temps, l’environnement doit être réévalué. La perspective d’implanter l’environnement sur le WEB doit être envisagée. Ceci permettrait de mener un travail collaboratif entre enseignants et apprenants pour enrichir les ressources, évaluer le système actuel et le faire évoluer.