Université Lumière Lyon 2
Lucien Gachon, pédagogue de la ruralité en Livradois
Thèse de doctorat en sciences de l’éducation
sous la direction du Professeur Guy Avanzini
Le 29 octobre 2002

“La pédagogie n’est pas une science toute faite, c’est un art à créer, à renouveler sans cesse. Cet art peut renaître aussi bien dans un modeste Cours Complémentaire que dans la plus célèbre
Ecole Secondaire et Supérieure. La pédagogie s’invente. Elle est un jaillissement de la vie, une passion.”
( Lucien Gachon, “Henri Gouttebel instituteur, T2, éd De Bussac, 1971, épuisé).

Remerciements.
A Louis Gachon, que j’ai connu lors de la rédaction de mon mémoire de DEA et qui est, par la suite, devenu un ami. Sa lecture et ses encouragements m’ont été indispensables. Il manquera toujours à ce travail sa rigoureuse approbation. J’espère ne pas avoir trahi sa confiance et avoir mérité l’aide active de ses enfants.
A mes lecteurs assidus qui, par leur compétence, leurs remarques, leurs informations ont largement contribué à la réalisation de ce travail. Alors, merci du fond du coeur à mon épouse, Nathalie, à Louis Basco, à Jean Boulay, à Gui Delpit, à Corinne Bardin et à Danièle Fournioux.
A Christophe Gathier, à Jean-Claude Mye et au Colonel Souillot, des Auvergnats au sens où l’entend Brassens, et aux familles Faron et Merlin, des paysans d’aujourd’hui, des modèles de courage. Grâce à notre commun labeur, j’ai appris à “transpirer utile”, à connaître et aimer nos parcelles qui défient les épicéas et résistent aux Hell’s Angels.
A mon directeur de recherche, Guy Avanzini, j’entends exprimer toute ma reconnaissance. Guide incontesté des sciences de l’éducation, il reste pour moi un maître. Depuis mon mémoire de licence (1987), son écoute, sa rigueur, la pertinence de ses synthèses m’ont aidé à grandir, tout en m’incitant à plus d’humilité.

Résumé

Né en 1894 à la Guillerie, petit hameau de La Chapelle Agnon (63), Lucien Gachon devient instituteur public. Il poursuit ses études et s’affirme comme l’un des plus célèbres géographes auvergnats. Encouragé par Henri Pourrat, il se lance dans l’écriture de romans. “Maria” est une peinture fidèle de la vie paysanne en Livradois, au début du siècle. A ses loisirs, Gachon manie la faux. Quand il la troque pour la plume, c’est pour défendre l’idée d’une école rurale qui ne déracinerait pas, sachant produire et, surtout, garder ses élites. Précurseur de la classe promenade, il fait classe hors des murs, dès les années vingt. Partagé entre le coût et les perspectives du progrès, il défend inlassablement l’idée d’un prochain renouveau des campagnes.

La question centrale du déracinement fait écho aux écrits d’Albert Thierry. En effet, Gachon s’insurge contre l’enseignement du latin auquel il voudrait substituer l’étude des vieux parlers locaux. Il préfère encore aux grandes oeuvres littéraires, l’étude des “écrivains terriens”. Il pointe les contradictions de sa mission, perçues à travers le devoir d’instruire et la volonté d’éduquer. L’exemplarité du cheminement intellectuel d’un primaire, le rôle joué par l’écriture dans cette ascension et des propositions relatives à la nature des savoirs à enseigner nous portent à des débats qui n’ont toujours pas été dépassés.

Summary

Born in 1894 in La Guillerie, a little hamlet depending of La Chapelle-Agnon, Lucien Gachon; becomes a public teacher.He carries on his studies and he asserts himself as one of the known geographer in Auvergne. Encouraged by Henri Pourrat, he launches out into writing novels. “Maria” is a faithful painting of the peasant life at the beginning of the century in Livradois. As hobby, handlles the scythe. When he leaves it for pen, it’s to defend the idea of a rural school wich won’t uproot knowing how to produce and especially to keep its elite. Precursor of the “walking-class”, he teaches out of the walls as far back as the twenties. Shared between the progress cost and protects, he defends untiringly the idea of the impending coutryside renewal.

The central question of uprooting echoes Albert Thierry’s writings. As a matter of fac, Gachon revolts against the lating teaching that he would like substitute by old local speeches study. He prefers also “country” writers study to great litteracy works. He points out his mission’s contradictions, felt through the instruction duty and the education will. The exemplary intellectual proceeding of this “primary” man, the role played by the witing in this rising and the propositions about it knowings nature incline us to always up to date debates.