Chapitre IV. “L’instituteur à la bêche”.

Lucien Gachon a beau exceller dans sa fonction d’instituteur public, il sait, depuis les années passées à l’Ecole Normale, qu’il doute de sa mission quand il se sent, par certains aspects de sa fonction, l’un des instruments du dépeuplement des campagnes. Dès lors, il se dépense sans compter à l’aménagement de son école, au perfectionnement de ses leçons, afin de donner à son enseignement une dimension nouvelle. Dorénavant, il est un pédagogue de terrain, livrant ses réflexions à l’écho de ses pratiques, à l’instar de l’écrivain-paysan qui manie la faux chaque été. C’est un praticien qui s’empare du débat. Voilà d’où il tire la véritable force de son propos.

Selon Gachon, l’Ecole doit poursuivre l’oeuvre éducative du milieu. A cette fin, il s’appuie sur les cultures paysannes, dont les principaux pôles sont la famille, le milieu et la langue. Tout naturellement, il ancre son plaidoyer à l’écho de sa culture paysanne, il le destine néanmoins à toutes les ruralités confrontées au modernisme et à la généralisation de l’enseignement.