Chapitre VI. Le géographe paysan.

A l’oral du professorat des Ecoles Primaires Supérieures, auquel il se présente en 1919 à Saint-Cloud, Lucien Gachon est interrogé par un géographe de renom, le professeur Raoul Blanchard. Celui-ci l’encourage à suivre les cours de l’un de ses élèves, Philippe Arbos. Aussi, dès1920, Lucien Gachon, en poste à Cunlhat, gagne t’il régulièrement la faculté des lettres de Clermont-Ferrand. Certes, les normaliens de l’entre-deux-guerres ne sont pas titulaires d’un baccalauréat et, de ce fait, ne peuvent prétendre accéder à l’Université. Les rares candidats à la poursuite de leurs études sont rapidement taxés de vanité et dénoncés comme peu dévoués à leur tâche. Il n’est que le département d’histoire-géographie de la faculté de Lettres, qui s’ouvre aux primaires. En outre, en 1923, lors d’une excursion interuniversitaire en Normandie, il rencontre Henri Baulig, professeur à Strasbourg. Il lui voue une grande admiration. Dès 1931, Philippe Arbos propose à son élève d’enseigner la cartographie aux étudiants en géographie. C’est le début d’une reconnaissance.

C’est tout naturellement que Lucien Gachon s’oriente vers la géographie, trouvant ainsi l’instrumentation scientifique susceptible d’étayer sa quête. Sa curiosité intellectuelle, sa culture paysanne et sa plume lui offrent une nouvelle tribune. Comparatiste et ruraliste sont les qualificatifs fréquemment usités à l’évocation de l’oeuvre du géographe. Le terme d inclassable colle tout aussi bien à cette forte personnalité.