Troisième partie:”Les écoles du paysan”.

Depuis la direction des Cours Complémentaires de Saint-Dier dont il a su faire un modèle, Lucien Gachon mûrit les bases d’un projet éducatif à destination des jeunes ruraux, d’une plus vaste ampleur. Les résultats de ses élèves au certificat d’études ont assis sa réputation et il est encouragé à poursuivre ses classes promenade par les autorités éducatives. Par la voie syndicale, par ses écrits, il veut aller plus loin, voir l’école se transformer concrètement.

Son ascension sociale et universitaire va le couper du métier d’instituteur quand, au même moment, les événements le conduisent à des constats plus pessimistes. La confiscation de la question rurale par le régime de Vichy nuit longtemps encore au débat que la société française refuse d’affronter dans sa course à la modernisation. Lucien Gachon est marqué par l’épreuve, il lui reste la géographie, l’écriture pour perpétuer inlassablement un unique plaidoyer, ‘“éduquer à la vie paysanne, sans déraciner’ ”. C’est le prix de l’avenir des campagnes.