V. Plan

Cette étude se doit, pour commencer, de faire la nécessaire clarification terminologique sur le dénouement. Au moment où Marivaux compose son œuvre, qu’est-ce que dénouer une pièce ? Sur quel socle théorique reposent les conceptions de l’époque ? Nous verrons de quelle façon les principaux doctes essaient d’expliquer le concept technique de dénouement et comment, en l’intégrant dans un contexte très prescriptif, ils contribuent à susciter des ambiguïtés terminologiques (première partie, chapitre 1). Puis nous tâcherons d’expliquer les causes de ces errances terminologiques (première partie, chapitre 2) : ce chapitre d’allure un peu buissonnière sans doute, aura pour ambition d’apporter une pierre à la question des origines, car nous tenterons de montrer que c’est dès l’Antiquité que le concept a commencé à s’obscurcir. Nous reviendrons ensuite à lui, en évitant le piège des mots, pour proposer une clarification de bases théoriques et méthodologiques contemporaines, à même d’asseoir la suite de notre réflexion (première partie, chapitre 3)  92 .

La deuxième partie, en cinq chapitres, tentera de proposer une modélisation de l’intrigue et de l’organisation séquentielle des pièces en un acte, pour reconstituer les dynamiques qui mènent au dénouement. Étant donné le sujet, nous devrons en effet sortir du modèle d’analyse livré par J. Scherer (1981), en particulier de la dichotomie entre structure interne et structure externe.

La dernière partie, enfin, se consacrera entièrement à la séquence de fin marivaudienne : s’y fera l’étude des grands types de dénouement et du fonctionnement général de ce dénouement. Sera abordée la question du divertissement puis, grâce à l’étude de quelques mises en scène, questionné le rapport des textes au plateau dans l’espace de fin.

À travers ce parcours réflexif, nous tenterons donc de clarifier le concept de dénouement et de montrer comment il est à l’œuvre à l’intérieur de la poétique particulière des pièces en un acte de Marivaux.

Notes
92.

Il ne s’agira pas de poursuivre le repérage des occurrences du mot depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, mais de mettre en perspective deux matériaux théoriques : l’évolution historique qui a permis de conduire le concept de dénouement jusqu’à l’époque de Marivaux d’une part, et le regard qu’ont nos contemporains sur la dramaturgie classique d’autre part.