b. intrigue, nœud ou action ?

On a vu, à l’occasion d’une citation de Cailhava de l’Estandoux (1786) supra p. 35, référencée dans la note 94, que le terme intrigue pouvait remplacer le terme nœud  131 . Or cette situation est des plus communes chez la plupart des auteurs. Ainsi chez le père Rapin, qui utilise aussi par ailleurs le terme nœud :

Rapin (1674), ch. XXI, p. 47-48 “L’ordonnance de chaque fable doit avoir deux parties, l’intrigue & le denoüement : l’intrigue brouille les choses, en jettant le trouble et la confusion dans les affaires, le denoüement y remet le calme : tout ce qui précede le changement de fortune s’appelle intrigue, tout ce qui fait le changement ou ce qui le suit s’appelle denoüement”.

Cette “synonymie” est confirmée par les dictionnaires de l’époque, dont nous proposons un échantillon. Les termes intrigue et nœud paraissent interchangeables et se définissent mutuelle­ment ; en outre ils interviennent séparément ou ensemble dans la définition de dénouement et de dénouer.

Notes
131.

J. Scherer (1981) p. 62 signale que nœud, intrigue (et situation) sont indistincts dans les écrits théoriques classiques.