f. peripéteia

“Péripétie”. Le terme signifie étymologiquement “le fait de tomber sur ou autour”, d’où l’idée d’“in‑cidence”, d’“incident”  182 . On connaît la définition célèbre d’Aristote (52 a 22) et l’utilisation qui est faite d’œ dipe Roi pour illustrer le procédé : “la péripétie est le revirement (metabolé) de l’action dans le sens contraire, suivant ce qui a été dit” (J. Hardy). Avec la reconnaissance (anagnórisis), ou à sa place, elle est l’un des deux moyens d’instaurer le changement de fortune (metábasis) qui intervient à la fin du drame. La présence de la péripétie et/ou de la reconnaissance suffit à transformer l’action simple ou la fable simple (prâxis haplê ou mûthos haploûs) en action complexe ou implexe (peplegmé­nos) (52 a 16). La péripétie, pour autant qu’on puisse en juger du texte aristotélicien, est un élément du dénouement (lúsis 183 . Cf. nos analyses supra p. 44.

Notes
182.

Le sens étymologique de peripéteia n’est pas “retournement”, au contraire de ce que dit J. Scherer (1981) p. 87 (“une péripétie est étymologiquement un retournement”), où l’auteur semble plutôt penser au sens étymologique de catastrophe. Même bévue par exemple chez Lamy (1678), deuxième partie, ch. V, p. 205 : “La péripétie, comme ce nom qui est grec le marque, est un changement de fortune…”.

183.

Sur cette question insoluble, cf. les éclaircissements de J. Scherer (1981), p. 83 et suivantes.