1. différentes options de traducteur

Ces choix peuvent se décliner de la façon suivante.

a. choix d’emprunter le terme directement au grec

C’est l’option qu’on nomme “emprunt lexical”. On a vu que c’était ce qui s’était passé systématiquement pour la nomenclature de Donat. Le terme ainsi emprunté connaît une histoire simple : katastrophécatastropha catastrophe. L’emprunt lexical a un avantage dans le cadre d’une terminologie : c’est dans la langue d’accueil un terme à usage unique et spécifique, idéal pour un emploi technique. Mais il a aussi un inconvénient : on ne voit plus spontanément en français ce que le terme “veut dire” en grec. Dans cette langue, le mot katastrophé a, pour ainsi dire, deux sens : un sens fonctionnel (à savoir, en simplifiant, “dénouement”), défini par ses relations avec les autres termes du même champ notionnel (en l’espèce protase et épitase), et un sens étymologique, issu de la reconnaissance immédiate de la combinaison de morphèmes dont il est composé (kata‑ + ‑stroph‑ + ‑é), et qui amène à analyser le terme comme signifiant “re‑tourne‑ment”. En français, le mot catastrophe n’a que le sens fonctionnel ; son sens étymologique n’est accessible qu’aux hellénistes.