e. choix d’une équivalence extralinguistique

Enfin, l’adaptateur peut choisir de spécialiser dans sa langue un terme ou une locution qui n’a aucun rapport phonétique, morphologique ou sémantique avec son modèle. Il en va ainsi de la locution consacrée coup de théâtre : c’est celle dont se servent R. Dupont-Roc et J. Lallot (1980) pour traduire la notion de peripéteia. De même M. Corvin (éd.) (1995), sous “coup de théâtre”, renvoie à “Péripétie”. Or ni les phonèmes du modèle (/p.e.r.i.p.e.t.e.i.a/), ni sa forme interne (“tomber autour”), ni sa définition (“retournement de la situation en son contraire”) ne laissent prévoir l’équivalence avec coup de théâtre. Cette équivalence ne peut se réaliser qu’une fois que la locution s’est fixée en français, de façon autonome et tout à fait indépendante. Alors est reconnue entre la locution “coup de théâtre” et le terme “péripétie” une identité de référent qui autorise qu’on utilise la première pour le deuxième. Mais cette équation n’a rien de linguistique.