CHAPITRE 1 : Titre, structure et dénouement marivaudiens
ou le miroir

Le titre peut être considéré comme le premier élément structurel important. Il fait partie de ces seuils qui sont essentiellement porteurs de sens et chargés d’une direction, d’une intention ou d’une transaction  324 particulières. Il répond donc à ce que signale G. Genette quand il affirme que “<le paratexte est le> lieu privilégié d’une pragmatique ou d’une stratégie, d’une action sur le public au service, bien ou mal compris et accompli, d’un meilleur accueil du texte et d’une lecture plus pertinente ‑ plus pertinente, s’entend, aux yeux de l’auteur et de ses alliés”  325 .

Aborder les problèmes de structure par le titre, c’est considérer que ce dernier est au carrefour des traditions historiques et génériques  326 et de la poétique particulière d’un auteur. C’est déjà observer comment le texte est à l’œuvre avant le texte  327 . En outre, c’est voir comment le titre donne des signes éventuels sur la structure de la pièce, et en particulier sur le dénouement.

Notes
324.

Terme de G. Genette (1987), p. 8.

325.

G. Genette (1987), introduction.

326.

Cf. C. Benoît (2000), p. 120 : “…les titres offrent aussi un intérêt tout spécial aux comparatistes, et, encore plus spécialement, à ceux qui étudient les sources ou la genèse des œuvres ; ils permettent de discerner les échanges culturels, les interférences littéraires, les cas d’intertextualité, les influences décisives, surtout durant les époques où le concept d’œuvre littéraire obéit pleinement au principe d’imitation”.

327.

Cf. O. Leplatre (2000), qui énonce une hypothèse intéressante : “On pourrait dire du titre qu’il est un espace transitionnel, le reste d’une parole antérieure (celle du code de tous les livres et de toutes les paroles) introjeté en une parole nouvelle (celle du code d’un livre et d’une parole)” (p. 102).