e. le titre-écart, ou la prise de pouvoir de l’écrivain

Quelques titres ne sont ni directement ni indirectement inscrits dans le tissu de la pièce. Le rapport qu’ils ont avec elle est de l’ordre de la prise de distance. Il ne s’agit plus, par leur entremise, de rendre compte du matériau même, ni d’un sens diffus concernant la fable ou un personnage. On trouve plutôt soit un jugement de valeur émis par une instance qui dépasse le niveau diégétique, soit une référence à la pièce en tant que structure, au moyen d’un énoncé métathéâtral.

Certains titres, en effet, se situent sur un autre plan que le discours des personnages, un plan auquel ils n’ont pas accès. Ces titres s’opposent donc à tous les précédents, qui, quelque degré de ressemblance qu’ils offrent avec le discours des personnages, sont tous compatibles avec lui, au point qu’ils sont explicitement proférés à tel ou tel moment de la pièce, ou qu’ils le sont presque, ou qu’ils pourraient l’être. Au contraire, ceux dont nous allons parler dans cette section ne sont plus des titres-reflets du lieu (L’Île des esclaves), des personnages (Félicie), de leur manière d’être (La Commère, La Femme fidèle), de l’intrigue (La Méprise), ou d’un actant (Le Legs). Ils se situent à un niveau supérieur, comme en surplomb.