3. spatialisation de plusieurs parcours amoureux successifs ou parallèles

a. parcours successifs

(i). figure triangulaire

Il s’agit des cas où des parcours concurrents se remplacent l’un l’autre au fur et à mesure que la pièce se déroule. La dynamique de la pièce provient donc de ces substitutions. L’exemple le plus net est sans doute celui du Dénouement imprévu.

La pièce commence par l’évocation d’une histoire d’amour qui a franchi les étapes prépara­toires et qui aspire à devenir publique pour se conclure par un mariage. Dorante aime Mademoiselle Argante et souhaite l’épouser, mais Monsieur Argante en a décidé autrement.Cette histoire d’amour, qui n’est que relatée, est dans l’avant-pièce ; l’enjeu principal réside dans l’aboutissement qu’est le mariage. Mais le curseur semble bloqué au palier f par le projet du père qui est de marier Mademoiselle Argante à Éraste. L’ensemble peut donc se schématiser ainsi :

Le projet paternel bloque le parcours principal. Il ne reste aux amoureux que la ruse. Les sept scènes de la première partie sont consacrées à cet effort qui doit mener de f à g et qui échoue.

L’arrivée d’Éraste renvoie définitivement Dorante dans la sphère des amours anciennes. La première partie devient le b de la deuxième. Au long palier de la première partie, se substitue une résolution très rapide, puisque toutes les phases du parcours 2 sont traitées en deux scènes. La jeune fille s’éprend du prétendant que lui impose son père. Au prix d’une simple inconstance, le mariage forcé devient une surprise de l’amour :