c. spatialisation et hiérarchisation des parcours

L’ensemble des parcours spatialisables, réels, concurrents, fantômes et parallèles invite à un certain nombre de questions :

• quel est le parcours amoureux principal ? Si, dans la plupart des cas, la réponse ne fait aucun doute, on ne peut pas en dire autant pour Le Dénouement imprévu, Arlequin poli par l’amour, et La Femme fidèle. En effet, pour ces pièces, trois critères entrent en tension : l’ordre chronologique de l’existence des parcours, l’ordre de leur présentation dans la pièce et le degré de développement qu’ils sont amenés à prendre. Ainsi, dans Le Dénouement imprévu, le parcours amoureux qui unit Dorante à Mademoiselle Argante est le tout premier ; cependant, il sera effacé par celui que mène Éraste, seul exemple dans les pièces courtes à être scéniquement réalisé dans son intégralité (sous une forme éclair). La hiérarchie entre les parcours se trouve inversée en cours de route et le parcours concurrent (celui d’Éraste) devient en réalité, après coup, le principal.

Dans Arlequin poli par l’amour, la chronologie d’existence et de présentation est complètement inversée par rapport à la hiérarchie. Les parcours, en effet, se déroulent et se dévoilent dans l’ordre suivant : Merlin / la Fée ; la Fée / Arlequin ; Arlequin / Silvia. Or leur importance au cours de la pièce est exactement inverse.

Dans La Femme fidèle, le parcours entre Dorante et la Marquise est postérieur à celui de la Marquise et du Marquis, supposé mort à ce moment-là. En fait, il se révèle comme inscrit dans une sorte de parenthèse entre le passé et le présent du couple.

• Comment représenter les différents participants au parcours amoureux ? L’ordre n’a pas d’importance quand l’amour est réciproque, mais en revanche, quand ce n’est pas le cas, il serait souhaitable de préciser quel est le personnage enclencheur.