b. le(s) dénouement(s) de La Joie imprévue

La Joie imprévue croise trois thématiques : l’amour, l’argent, l’éducation  624 . Le parcours amoureux est bloqué depuis la scène XI par un faux obstacle : Madame Dorville a annoncé qu’elle allait marier Constance incessamment, tout en autorisant Damon à la rencontrer. Cette double nouvelle, résolument paradoxale, est interprétée comme la confirmation d’un obstacle maternel. L’univers masculin entre alors en action : il faut empêcher le Chevalier de ruiner Damon et permettre au père de donner une leçon à son fils pour le remettre dans le droit chemin. La fin de la pièce doit donc montrer l’échec ou la réussite de trois projets parallèles : celui du Chevalier (qui souhaite plumer Damon) ; celui du père (éduquer son flambeur de fils) ; celui des parents (unir Damon et Constance).

Lisette et Pasquin, au courant des trois projets, sont à l’articulation entre l’univers féminin, celui de l’amour filial entre Constance et Madame Dorville, et l’univers masculin, avec la sphère du jeu (Damon et le Chevalier) et celle de l’éducation (Damon et son père). C’est pourquoi ce sont eux les acteurs du stratagème mis en place pour maintenir le Chevalier sur scène tandis que Damon joue avec son père déguisé ; c’est pourquoi aussi ils assistent aux deux scènes de dénouement, aux scènes XXI et XXII.

Notes
624.

Dans cette pièce, au contraire de ce qui se passe dans L’École des mères, l’éducation est corrélée non pas à l’amour mais à l’argent. Il s’agit, pour le père, d’empêcher Damon de jouer.