II. Dramaturgie de destruction : pièces à parcours fantômes dominants (Le Tri­omphe de Plutus, L’Héritier de village, La Provinciale, Félicie)

Les quatre pièces de ce sous-type ont le même fonctionnement. Elles mettent en scène un faux dénouement très près de la fin de la pièce, dans lequel la victoire revient au fourbe, donc au personnage qui avait construit un parcours amoureux fallacieux. Intervient alors un personnage révélateur, ou un personnage décideur, qui dévoile la réalité. Le dénouement consiste à ce moment en la disparition du parcours fantôme, mais celui-ci entraîne avec lui l’éventuel parcours amoureux réel qui aurait pu s’épanouir  668 .

Le bilan, dans ces pièces, est lié à ce à quoi l’on a failli se laisser prendre. Se pose, inévitablement, la question du statut générique d’une telle comédie : est-ce toujours une comédie, dès lors que le personnage victime du fourbe ne sort pas victorieux mais a seulement échappé au pire ? On se demande aussi quel type de relation il y a entre le début et la fin de la pièce : quels effets l’annulation totale du parcours amoureux a-t-elle sur la structure globale ? Y a-t-il simple retour à la situation initiale, comme dans un mauvais rêve suivi d’un réveil plus ou moins douloureux ?

Notes
668.

C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas intégré Arlequin poli par l’amour dans cette catégorie : le parcours amoureux n’est pas affecté par la défaite de la Fée, il n’est en outre pas perverti par l’argent ni la débauche.