a. importance dramaturgique des personnages dénoueurs

Les personnages dénoueurs sont peu présents sur scène, dans chacune des pièces. L’exemple le plus radical est celui de La Dispute : le Prince et Hermiane n’apparaissent que dans la structure-cadre, aux scènes I, II et XX. Pour le reste, ils ne sont que spectateurs de la pièce interne. Le modèle structurel de L’Île des esclaves est à peu près identique. Trivelin fait son entrée dans la scène II et reste avec les naufragés jusqu’à la scène V, puis disparaît pour ne réapparaître qu’à la scène XI. Il a prévenu à la scène V qu’il s’éloignait peu de temps, et signalait son retour comme imminent. En revenant, à la scène XI, il ne s’explique pas sur ce délai plutôt plus long que celui annoncé. Est-il resté en observation, comme le Prince et Hermiane dans La Dispute ? En tout cas, sa présence en pointillé s’apparente à la structure-cadre : sur scène au début et à la fin de la pièce, il laisse se dérouler en son absence une pièce interne.

La situation est différente dans La Réunion des amours, qui repose plutôt sur l’attente de la venue de Minerve, dont tout le monde parle, et qui est différée. La déesse ne fait son entrée qu’à la scène IX pour annoncer l’ouverture du procès des amours qui a lieu à la scène X. Cependant, ce qui devrait constituer la fin de la pièce s’achève par une pirouette, par un refus de trancher et par une délégation à autrui de cette décision (en l’occurrence, la Vertu, chargée d’expérimenter le mode de séduction des deux amours). Cette fausse fin, bien artificielle, conduit à une sortie de scène avant le retour de Minerve dans la scène dernière.