b. dans les pièces sans mariage

Dans toutes les pièces qui ne s’achèvent pas par un mariage, le dénouement est situé dans la dernière scène qui est consacrée de ce fait comme la scène la plus importante. Dans L’Héritier de village, Le Triomphe de Plutus, Félicie ou La Colonie, un personnage fait irruption dans la dernière scène, dévoile le réel et fait tomber les masques. L’effet de surprise est d’autant plus efficace qu’il est plus tardif et qu’il intervient dans un contexte de fausse fin scénique ou de fin presque certaine, du fait de la levée des obstacles.

Lorsque la pièce est menacée d’aporie, comme La Dispute ou La Réunion des amours, un personnage extérieur, c’est-à-dire issu de la pièce-cadre ou un deus ex machina, en l’occur­rence sans métaphore (Jupiter dans la pièce mythologique), apporte une solution de dernier recours qui, faisant d’une pierre deux coups, achève l’ensemble.

Un troisième ensemble regroupe des pièces qui, avant la scène de dénouement proprement dite, ont une scène de dénouage. C’est la structure représentative de L’Île des esclaves. Dans Arlequin poli par l’amour ou dans La Colonie, la scène de dénouage est précédée de quelques scènes qui rendent compte de façon programmatique d’un projet lié au binôme dénouage-dénouement. L’espace de fin se trouve alors annoncé, révélé, prophétisé avant de trouver sa réalisation scénique.

Les pièces qui ne s’achèvent pas par un mariage retardent donc le dénouement et le placent le plus loin possible dans l’économie de la pièce. Reposant sur une esthétique de la surprise, de la rupture, ou encore sur une préparation longue et précise, ces pièces donnent à la dernière scène un statut spécial et une importance particulière.