a. l’irruption d’un nouveau personnage

Les exemples les plus représentatifs de ces personnages qui, mutatis mutandis, sont les équivalents pour la fin des “personnages protatiques” des doctes  707 , se remarquent dans Les Acteurs de bonne foi et dans La Provinciale. Alors que tous les personnages sont déjà réunis pour assister à la pièce de Merlin, le notaire fait irruption : personnage de l’extérieur, il vient apporter une rupture déterminante. Cette fonction est en l’occurrence accentuée par son état de notaire, qui fait de lui une métonymie du mariage autour duquel se cristallise le conflit et, d’un point de vue métathéâtral, un signe de fin de comédie en soi. Il incarne une réalisation possible et donc l’imminence d’une conclusion.

De même dans La Provinciale, le faux comme le vrai dénouement s’ouvrent par l’arrivée scénique d’un nouveau personnage. Dans La Réunion des amours, le nouveau personnage n’est pas présent scéniquement : il est représenté par Minerve, son porte-parole. Mais même absent, ce personnage par procuration (il s’agit de Jupiter) a tout pouvoir sur la solution de l’intrigue.

Notes
707.

Les personnages protatiques sont ceux qui, intervenant dans l’exposition (ou “protase”), disparaissent ensuite, une fois leur mission d’exposition achevée. Analogiquement, on pourrait appeler ceux qui n’apparaissent que dans le dénouement des “personnages catastro­phiques” pour reproduire artificiellement l’opposition protase / catastrophe : les personnages catastrophiques sont ceux qui n’ont pour fonction que de contribuer au dénouement de la pièce.