c. conclusion sur les faux dénouements intermédiaires

Le faux dénouement fait qu’à un moment la pièce est susceptible de se terminer autrement que selon les vœux du lecteur-spectateur. Il agit comme l’affirmation d’une liberté par rapport au chemin tout tracé et fait glisser la pièce vers la possibilité d’une fin malheureuse pour quelques personnages dont on a pourtant le sentiment qu’ils sont les principaux de la pièce, ou pire vers une aporie, une fin sans fin. Après tout, le centrage sur le thème des Sincères aurait pu permettre un arrêt sur l’échec et la solitude de la Marquise enfermée dans un paradoxe insoluble entre les exigences de l’amour-propre et celles de la sincérité.

Les dénouements intermédiaires sont représentatifs de la complexité de la structure marivaudienne. Ils montrent, en outre, que ce théâtre est en borderline permanent car tout pourrait s’arrêter ou basculer très tôt et très vite. En même temps Marivaux ne laisse jamais le lecteur-spectateur dans l’inquiétude. Outre la précocité de l’événement dans l’économie de la pièce, qui constitue un signe, il construit des repères structuraux ou génériques qui alertent sur le caractère factice du dénouement intermédiaire. Ce dernier doit être annulé immédiatement, par dénouage, ou à la fin de la pièce, par dénouage ou dénouement.