b. le faux dénouement par aboutissement

Ce faux dénouement final est la représentation scénique d’une potentialité de victoire finale du traître. Avant d’être heureusement mise en échec, la menace s’exerce jusqu’au bout de ce qu’il est possible de montrer avant que la pièce ne sombre dans le tragique pour les personnages victimes. La Provinciale, Félicie, Arlequin poli par l’amour, sont construites selon ce modèle.

La Provinciale et Félicie retardent à l’avant-dernière scène ce dénouement-leurre qui met en scène l’aboutissement des ruses, l’accomplissement du projet des traîtres. De fait, dans La Provinciale, Madame La Thibaudière se trouve presque contrainte de donner l’argent que convoitaient Madame Lépine et ses complices. De même, Félicie est physiquement, scéniquement entraînée par Lucidor. L’action est suspendue, ralentie ou figée par l’arrivée d’autres personnages. C’est comme si la spirale était brutalement interrompue. Le passage d’une scène à l’autre construit un espace de transition marqué entre le faux dénouement par aboutissement et le dénouement définitif.

Le faux dénouement par aboutissement est représentatif de la fragilité de la fin marivaudienne, dont l’issue heureuse n’est jamais gagnée d’avance.