CHAPITRE 5 : Séquence de fin et mise en scène
ou l’épreuve (de la scène)

Il peut sembler étrange d’élargir la réflexion menée à partir du texte à la mise en scène. Le risque est grand, en effet, de tomber dans le piège du texto-centrisme contre lequel, depuis les travaux d’A. Ubersfeld, les études théâtrales ont vaillamment lutté. Nous n’avons pas l’inten­tion de contester ces prémisses.

Cependant, travaillant sur la séquence de fin, nous pensons qu’il peut être fructueux de réfléchir aux problèmes spécifiques qu’elle pose aux praticiens de théâtre par ce qu’elle semble induire en termes de contraintes ou de proxémique, au-delà de la contrainte fondamentale qui consiste à faire sortir les acteurs ou à faire retomber le rideau de scène.

C’est ce que nous tenterons dans la section intitulée “L’esthétique de tableau”. En outre, il nous semble opérant de traiter, dans ce chapitre, de la question du sens. Qu’est-ce qui, dans la séquence de fin, entraîne une fermeture ou une ouverture du sens ? Comment les mises en scène gèrent-elles ce qui peut apparaître parfois comme un mystère du texte ? Comment comblent-elles ce qui peut paraître un vide, un non-dit final ? Induisent-elles une tension entre ce qui est dit et ce qui est joué ? Un arrêt sur le travail d’écriture de R. Planchon montrera comment ce metteur en scène règle une fin par une fin, en réunissant, dans un montage a priori improbable, La Provinciale et Félicie.