IV. Retour sur la définition du dénouement : aspects théoriques

L’une des vocations de cette thèse a été de tenter de clarifier la définition du dénouement en lui-même. Nous avons montré que les difficultés à cerner la notion venaient avant tout de problèmes terminologiques qui avaient, du fait des apparitions et des résurgences de modèles théoriques, des efforts de traduction d’une langue à l’autre et des commentaires y afférents, considérablement obscurci le concept.

Si les flottements terminologiques persistent jusqu’à nos jours, c’est parce qu’ont coexisté des acceptions qui se rattachaient à des niveaux d’analyse différents. Le dénouement se trouve ainsi ramené au statut de concept flou.

Nous avons vu que dans le théâtre de Marivaux le dénouement était l’aboutissement d’un processus dynamique qui est mis en scène dans un moment de suspension et suivi d’un relâchement. Il établit une photographie de la hiérarchie des personnages et de la hiérarchie des actions, créant un effet de gros plan. Il y a les personnages concernés directement par le dénouement, ceux qui le sont par ricochet et ceux qui, ne l’étant pas du tout, en sont les spectateurs, image scénique des spectateurs de la salle.

Parallèlement à cet effet très particulier, qui fait d’un élément dynamique ce qui va arrêter le processus général de la pièce, nous avons mis en valeur le fait que le dénouement était d’abord à repérer comme une portion de texte clairement identifiable. Quelle est la nature de cette portion de texte ? En partant de la dualité du matériau textuel du théâtre, fait de discours et de didascalies, on peut émettre l’hypothèse que le dénouement s’inscrit dans l’une de ces formes.