Le Legs (Comédie-Française, 11 juin 1736)

(La scène est à une maison de campagne de la Comtesse)

‘Hortense, amoureuse du Chevalier, l’informe d’une démarche qu’elle va faire. Elle va obliger le Marquis à se prononcer sur le choix que lui fixe un legs qu’il vient de recevoir : il doit soit épouser Hortense et garder l’intégralité du legs de 600 000 francs, ou ne pas l’épouser et verser à la jeune femme un dédit de 200 000 francs. Hortense affirme au Chevalier que la clause est sans risque, car le marquis préfèrera se dédire qu’épouser Hortense, dans la mesure où il est notoire qu’il aime la Comtesse, “une veuve chez qui ils sont”, encore qu’il ne se soit pas déclaré. Hortense pense pouvoir s’appuyer sur l’aide de Lépine, valet du Marquis, et de Lisette, servante de la Comtesse, pour aider ses desseins (sc. I). Hortense se fait confirmer par Lépine que le Marquis est bien amoureux de la Comtesse mais Lisette affirme que la Comtesse, elle, n’est pas intéressée à son amour. Hortense prie les deux valets de favoriser ses desseins ; Lépine accepte, Lisette refuse, arguant du désir de tranquillité de la Comtesse (II). Hortense suggère que Lisette est amoureuse de Lépine, ce qui éveille chez ce dernier des idées. Puis la conversation tombe sur le Marquis et la Comtesse. Lisette avoue la véritable raison qui l’empêche d’être une auxiliaire du projet d’Hortense : elle perdrait, dans le mariage de sa maîtresse, des avantages actuels. Lépine, lui, affirme poursuivre le projet (III). Le Marquis arrive, confie son amour pour la Comtesse à Lisette, à qui il demande son appui pour pallier sa timidité maladive. Lisette se montre peu empressée et Lépine révèle qu’elle joue double jeu (IV). La scène entre les valets tourne à l’affrontement amoureux (V). Arrive la Comtesse qui confie à Lisette ses soucis à l’égard d’un procès et manifeste son désir de se remarier. Lisette révèle, en s’en moquant, l’amour du Marquis et la Comtesse réagit au portrait négatif qu’en fait la soubrette. Quand Lisette déclare qu’elle a mis bon ordre aux intentions du marquis, elle se fait rudoyer et congédier par la Comtesse qui l’envoie porter une lettre (VI). La Comtesse commente la scène (VII). Lépine sollicite, de la part de son maître, un entretien (VIII) et rend compte à son maître qu’il est attendu (IX). La rencontre entre le Marquis et la Comtesse est l’occasion d’une information sur le legs et sa clause ; le Marquis, faute de savoir se déclarer, fait émerger un mauvais plan : il se déclare prêt à épouser Hortense pour la mettre en position de refuser, puisqu’elle aime le Chevalier, et de libérer le Marquis, par son refus, de la clause concernant les 200 000 francs. La Comtesse le met en garde contre ce projet et tente d’amener le Marquis à se déclarer en sa faveur. Mais la déclaration n’arrive pas (X). Hortense survient et rappelle au Marquis la clause testamentaire. Le Marquis accepte d’épouser Hortense (XI). Hortense informe son Chevalier de cette demande en mariage ; la nouvelle est étonnante, étant donné l’amour du Marquis pour la Comtesse. Au nom de la nécessité pour le Chevalier d’être fixé sur la situation, Hortense demande à ce que le contrat soit établi ce jour et propose que Lépine aille quérir le notaire (XII). Hortense demande à Lisette, malgré les réticences de la Com­tesse, d’aller chercher Lépine (XIII), lequel, informé de sa mission, utilise plusieurs prétextes pour ne pas obéir : maladie grave du notaire, douleur qui l’empêche de sortir. Il finit par révéler qu’il est hostile à l’union du Marquis avec Hortense. Hortense demande au Marquis d’écrire une lettre à un notaire parisien, qu’un de ses gens apportera (XIV). Adieu d’Hortense au Chevalier (XV). Devant la détermination d’Hortense, le marquis confie à la Comtesse un autre projet : négocier le dédommagement pour 100 000 francs que la Comtesse lui prêtera (XVI). Il fait cette offre à Hortense, qui la décline. Le mariage est brandi comme une menace de part et d’autre. La Comtesse refuse de cautionner ce mariage en l’abritant chez elle et il devra se tenir chez une voisine (XVII). La Comtesse essaie de convaincre le Chevalier, qui est son cousin, de s’interposer. Il refuse et la Comtesse, fâchée, lui dit des mots irréparables (XVIII). La Comtesse tâche alors de persuader le Marquis de renoncer aux 200 000 francs, qu’elle accepte de lui prêter pour qu’il se libère de la clause auprès d’Hortense. Le Marquis semble présenter le mariage avec la Comtesse comme une contrepartie, mais ne parvient toujours pas à se déclarer clairement (XIX). La Comtesse s’agace de son incapacité à se déclarer (XX). Lépine vient demander à la Comtesse de le réconcilier avec son maître, fâché de sa prise de position de la scène XIV. Il en profite pour lui révéler la raison de l’opposition de Lisette. La Comtesse envoie Lépine chercher son maître (XXI). Passage de relais entre Lépine et Lisette (XXII). Lisette manifeste à la Comtesse son revirement : elle lui conseille d’épouser le Marquis. La maîtressse et la servante se réconcilient (XXIII). Le Marquis revient. La déclaration se produit (XXIV). Hortense et le Chevalier sont témoins de cette nouvelle donne. Le Marquis laissera donc 200 000 francs à Hortense, qui pourra épouser le Chevalier. Lépine et Lisette s’épouseront aussi (XXV).’